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A Goma, une rentrée scolaire spéciale pour Chito et Chiza

Sur le marché des objets scolaires de Goma deux petits enfants attirent mon attention. Une fille et un garçon sont très fiers d’acheter eux même leurs cahiers. Ils ont vendu des cannes à sucre pendant les vacances pour se payer leurs fournitures scolaires. 

Chito et Chiza, viennent de vivre une rentrée spéciale. Ils sont en classe terminale à l’école primaire. « Au début des vacances, maman nous a donné chacun 1 000 FC (1$). On a acheté quatre cannes à sucre qu’on découpait en petit morceau pour la vente. 100 FC la pièce. Et le soir, on avait déjà près du double de ce capital de départ », se souvient Chito. 

« On vendait dans les salles de cinéma, aux stades où des vacanciers jouaient au foot. A la plage, où des gens lavaient des habits. On sillonnait aussi les avenues de notre quartier. C’est ainsi qu’on vendait. Et aujourd’hui nous avons 25.000 FC (25$). Nous allons pouvoir acheter des cahiers pour nous et pour nos jeunes frères » ajoute Chiza avec fierté. 

Les risques dans la rue 

Pour payer leurs fournitures scolaires, Chito et Chiza fréquentent des endroits très peu recommandables à Goma afin d’écouler leur marchandise au risque de faire de mauvaises rencontres ou de prendre goût à l’argent.  

« Un jour, un gaillard a voulu me toucher les seins. Je me suis défendu et le grand monsieur nous a battu et nous a volé toute notre recette du jour. Heureusement que ce n’était pas toujours ainsi » raconte Chiza. 

« Certains parents en voyant les enfants amener de l’argent à la maison, surtout les familles démunies, les poussent à toujours en ramener davantage et les laissent dans la rue. On appelle ceci : l’exploitation des enfants ! » explique  Serge Mapendano, un ancien du Parlement d’enfants à Béni.

Des lois existent, mais elles ne sont pas appliquées !

Il existe en RDC plusieurs lois qui interdisent le travail des mineurs et l’exploitation des enfants. Beaucoup d’ONG, militent contre ce phénomène, mais peinent à enrayer cette pratique. L’Etat devrait prendre ses responsabilités. 

En zones urbaines, les enfants tombent souvent dans la délinquance tandis que dans les zones rurales ils sont à la merci des groupes armés locaux. L’éducation est la clef.

Chiza et Chito sont respectivement, les aînés d’une famille de six enfants. Leur père est au chômage. La mère, elle, est vendeuse de braises. Si actuellement ils échappent au dérapage et ont la chance de retourner à l’école, qui sait ce que l’avenir leur réserve ? 

« Les objets de classe que nous demandons dans notre école coûtent six dollars au minimum par élève » explique Kadima Kitende Gaston, directeur d’une école primaire à Goma. Mais en RDC, beaucoup de familles n’ont pas les moyens de payer ces sommes pour les fournitures scolaires dont ont besoin leurs enfants. C’est pour cela que l’UNICEF vient en aide aux enfants à la rentrée scolaire. Cette année l’organisation assistera plus d’un million d’enfants.  

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