Le franc congolais est en chute libre devant le dollar américain. Un dollar coûte 1350 FC à Mbujimayi. Cette dépréciation frappe terriblement le panier de la ménagère. Le prix des biens et services ont flambé sur les marchés, dans les boutiques, les pharmacies…
Les agents et fonctionnaires de l’État et autres travailleurs salariés sont ceux qui font les frais de la dépréciation croissante du franc congolais. Ils sont payés en francs congolais, sur la base du taux de change dérisoire de 900 FC pour 1$. Or en ce moment, le billet vert est à 1350 FC.
Les salaires déjà modiques ne représentent plus rien en terme de pouvoir d’achat. Un agent de l’État touche en moyenne 70 000 FC par mois (environ 53$). Au vu de la cherté de la vie à Mbujimayi, cinquante-trois dollars c’est une goutte d’eau dans la mer. Tout coûte cher dans le chef-lieu du Kasaï-Oriental. Même le loyer est revu à la hausse en suivant l’évolution du taux de change journalier du dollar américain. Le prix d’un loyer moyen à Mbujimayi est en franc congolais l’équivalant de trente dollars américains. Au taux actuel, ce montant avoisine 40 000 FC alors qu’il valait 27 000 FC il y a six mois.
Les statistiques économiques ne rassurent pas
Selon Deogratias Mutombo, gouverneur de la Banque centrale du Congo, la croissance de l’économie congolaise a dégringolé de 7% en 2015 à 2,5% fin 2016. Il ajoute que la monnaie nationale a connu une dépréciation de plus de 20%. A vrai dire, les riches et les dignitaires du régime n’ont rien à craindre ; ce sont les gagne-petit qui sont victimes, car ils vivent au taux du jour.
D’autres travailleurs tant du secteur privé que public réclament la majoration de leurs enveloppes salariales en fonction du cours du taux de change sur le marché. Ils exigent même que leurs salaires soient fixés en billet vert, car la monnaie américaine est stable et forte, contrairement au franc congolais.
La tension couve parmi les agents de l’État
Le président de l’Intersyndicale des agents et fonctionnaires de l’État au Kasaï-Oriental, Léon Kankolongo Mabika se dit excédé. Il invite le gouvernement à trouver rapidement une solution. Selon lui, travailler trente jours pour un salaire insignifiant et dévalué ne peut que conduire les fonctionnaires à la révolte.
Si cette situation perdure, il y a lieu de craindre la colère de la population. Le ventre affamé n’a point d’oreille. Les difficultés du citoyen lambda vont de mal en pis. Plus grave, l’évolution politique dans le pays n’inspire pas confiance, car le gouvernement actuel ne semble pas se préoccuper des difficultés que rencontre la population. Le budget 2017 de l’État congolais est catastrophique : 4,5 milliards de dollars pour un pays vaste comme 80 fois la Belgique.
La RDC , un pays sans ministres du budget et économie , s’ils sont là ce qu’ils ne maitrise ce domaine , il fallait pourvoir quelqu’un à leur remplacement , je jure que ces sont des postes à pourvoir .