Des millions de dollars américains ont été dépensés en décembre 2023 pour organiser les élections des conseillers communaux en RDC. L’objectif était de doter le pays de dirigeants élus du sommet à la base. Tout le monde a salué cet exploit de la Commission électorale nationale indépendante. Mais aujourd’hui, l’enthousiasme a cédé la place à la déception.
Depuis leur élection, nos conseillers communaux ne travaillent pas. La plupart n’ont ni bureaux, ni salles de plénières, ni frais de fonctionnement, encore moins leurs salaires. Certains s’étaient endettés pour battre campagne avant les élections, espérant rembourser dès le premier paiement de leurs émoluments s’ils sont élus. Ils se retrouvent aujourd’hui abandonnés par l’État, et avec des dettes à payer.
Toute la question est : pourquoi avoir organisé leur élection ? Était-ce pour faire sensation ou pour amuser la galerie ? Nos pauvres conseillers communaux sont devenus la risée de tous. Ils ont beau protester, mais en vain. Plus grave, les bourgmestres n’ont aucun respect pour eux. Imaginez des bourgmestres nommés, qui manquent de respect à des conseillers élus au suffrage universel par la population ! Nous sommes dans quel genre de pays ?
Des voix s’élèvent pour défendre les conseillers communaux
Récemment, Augustin Bisimwa, secrétaire général du parti politique MDVC, a déploré le non-paiement des salaires des administrateurs des territoires et des conseillers communaux. Il a déclaré : « Ne pas les avoir budgétisés est une mauvaise gouvernance prévisionnelle ; les avoir budgétisés sans les payer est un détournement des deniers publics. »
De grâce, rétablissez les conseillers communaux dans leurs droits. Ce sont des élus, s’il vous plaît. Si le gouvernement ne peut pas leur permettre d’exercer les fonctions pour lesquelles on les a élus, dans ce cas il faudra rembourser au Trésor public les millions dépensés pour leur élection. C’est de l’argent du contribuable congolais.