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Accès à l’information sur les droits sexuels et reproductifs, les jeunes en parlent

Le 08 mars 2022, en marge de la célébration de la journée internationale de la femme, YouthSprint, un réseau des organisations des jeunes militants pour l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, a organisé un atelier autour de la problématique d’accès à l’information sur les droits sexuels et reproductifs des jeunes et des femmes. Au centre des échanges : le protocole de Maputo.

Le premier intervenant, maitre Arthur Matengo, a abordé la question du Protocole de Maputo et d’autres avancées réalisées en matière des droits sexuels et reproductifs en RDC.

Ce praticien du droit a rappelé « la suprématie » de ce traité international dûment ratifié par la RDC sur nos lois internes dès sa publication au Journal officiel et ce, en vertu de l’article 215 de la Constitution. Alors que l’article 14 alinéa 2.c de ce Protocole de Maputo autorise le recours à un avortement sécurisé en cas de viol, d’agression sexuelle, d’inceste, lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la femme, sa vie ou encore celle du fœtus, maitre Arthur a tenu à préciser que le code pénal congolais continue d’ériger tout autre avortement non éligible au Protocole de Maputo en une infraction punissable par la loi.

Il a aussi rappelé que le Protocole de Maputo ne se limite pas à cet article 14. Il compte au total 8 thématiques, à savoir : égalité et non-discrimination, protection contre la violence, droits relatifs au mariage, droits à la santé et à la reproduction, droits économiques et culturelles, droit à la paix, protection de la femme lors des conflits armés et enfin groupes des femmes bénéficiant d’une protection spéciale.

Deux solutions numériques pour mettre fin aux avortements clandestins

Prenant la parole, Lemien Saka, coordonnateur de Habari RDC, a présenté aux jeunes réunis à l’amphithéâtre de l’UPC, deux solutions numériques pouvant leur faciliter la vie en ce qui concerne l’accès à la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive. La première solution est une application à télécharger via Playstore et Appstore. Elle s’appelle Hespérian avortement sécurisé. La deuxième est un chatbot WhatsApp disponible via le numéro +243827325289.

Après avoir expliqué le fonctionnement de ces deux solutions développées par Ipas, partenaire de YouthSprint, Lemien Saka a loué le caractère confidentiel de l’utilisation de ces deux solutions numériques.

Avortements clandestins, un problème de santé publique en RDC

Dernière à intervenir, docteur Alice Mbuyi du Programme national de santé de la reproduction. Elle a rappelé les conséquences et risques d’avortements non sécurisés pour éveiller et conscientiser les jeunes étudiants. Selon son exposé, 15% de décès maternels dans le monde sont dus aux avortements. En RDC, trois femmes meurent toutes les 60 minutes suite à une grossesse.

« Une femme ne doit pas mourir en donnant la vie. Aussi, une femme ne doit pas porter le poids d’une grossesse qu’elle ne veut pas. Avec le Protocole de Maputo, chaque femme peut accéder à un avortement en toute sécurité », a déclaré Alice Mbuyi. Et d’ajouter : « Nous ne faisons pas la promotion de l’avortement. Il s’agit ici de l’éveil de conscience. »

Les jeunes filles et femmes sont vivement invitées à s’approprier ces deux solutions numériques. C’est pour leur bien.

 

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