article comment count is: 0

Des accueils inutiles et budgétivores des officiels en provinces

Dans plusieurs provinces de la RDC, y compris celle du Lualaba, une pratique commence à agacer. A chaque retour de la gouverneure Fifi Masuka, après une mission officielle à Kinshasa ou en dehors du pays, un impressionnant dispositif d’accueil est mis en place à l’aéroport de Kolwezi.

Le vice-gouverneur, les membres du gouvernement provincial, ceux du conseil provincial de sécurité, les chefs coutumiers, les groupes folkloriques, les membres du bureau de l’Assemblée provinciale et d’autres autorités, se déplacent pour accueillir la gouverneure. Sans compter les partisans arborant des t-shirts à l’effigie de Fifi Masuka. Mais on sait qu’à chaque retour de la gouverneure, cette mobilisation se fait au prix d’un énorme coût financier à charge du Trésor de la province.

Le fait d’accueillir la gouverneure est certes un acte de courtoisie et de respect pour l’autorité établie ; seulement voilà, mobiliser régulièrement tant d’énergies et de ressources pour un simple retour pose question. Pourquoi ne pas le faire avec un comité restreint d’accueil ? Les ressources ainsi gaspillées n’auraient-elles pas pu servir par exemple à des actions de développement de la province ?

Chaque fois que de telles cérémonies sont organisées, des centaines, voire des milliers de personnes doivent suspendre leurs activités quotidiennes pour accueillir des autorités politiques qui viennent en province. Et quand c’est le président de la République, la journée est presque chômée. Les vendeuses et vendeurs des différents marchés, les agents et fonctionnaires de l’État, etc., sont contraints de se rendre à l’aéroport pour accueillir le président. Dans un pays comme la RDC, où vivre est un combat de chaque jour, cette pratique n’a pas sa raison d’être. Ces cérémonies d’accueil semblent plus destinées à la mise en scène qu’à une réelle utilité administrative ou gouvernementale.

Nécessité de changement de mentalités

Les autorités feraient mieux de revoir leurs priorités. Au lieu de continuer à consacrer des heures précieuses et des moyens considérables à des cérémonies d’accueil, l’accent devrait être mis sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Les ressources humaines et financières utilisées pour ces accueils pourraient être mieux investies dans des projets d’infrastructures, de santé ou d’éducation, domaines qui impactent directement la vie des Congolais.

Le changement de mentalité doit commencer par les autorités elles-mêmes. Plutôt que de maintenir des coutumes qui ne font qu’épuiser l’énergie collective, les dirigeants ont intérêt à se concentrer sur les véritables défis auxquels font face les citoyens.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion