Le monde entier assiste, médusé, à la recrudescence des violences domestiques et conjugales. La crise du coronavirus semble amplifier le phénomène à cause du confinement qui met beaucoup de gens face-à-face. En RDC, la campagne #CoronaBitumbaTe tombe à point, selon moi.
Contrairement à l’analyse faite par mon collègue Roméo Muteba dans son récent article, je pense que les sports de combat et les arts martiaux peuvent faire régner l’harmonie et la paix dans les foyers. Ils pourraient même d’ailleurs réduire sensiblement les violences domestiques et conjugales. Je m’explique !
C’est un secret de polichinelle et contrairement aux idées reçues, la pratique correcte des sports de combat permet de développer davantage de respect, de sérénité, de discipline, de maîtrise et de confiance en soi. Je me souviens que lors de la Nuit des idées organisée par l’Institut français de Lubumbashi sous le thème « Faire du bien avec le sport », Miguel Buba, le fondateur du Karaté Académie de Lubumbashi, expliquait que les sports de combat enseignent le respect et la discipline. Ils interdisent toute conduite violente et prônent le respect des autres.
Ainsi, un pratiquant de l’un de ces sports de combat pourtant violent, fait montre d’amour altruiste, de compréhension, de responsabilité, d’écoute et de sensibilité. La preuve ? Ces sports sanctionnent sévèrement toute bagarre hors du combat loyal et contre un non initié.
On est loin des brutes décrites dans l’article de Roméo Muteba et qui prennent leurs femmes pour des punching-balls.
Self-défense pour les femmes
Les femmes peuvent aussi s’inscrire à des cours de self-défense pour apprendre à mieux gérer une agression. Ici, il ne s’agit pas de leur demander de rivaliser de violences avec leurs bourreaux de maris. Mais l’idée c’est plutôt de les inviter à apprendre des techniques de self-défense pour se sortir du danger, fuir au plus vite et appeler de l’aide. D’ailleurs, une ONG a commencé à le faire dans les Kivu où le viol a souvent été utilisé comme arme de guerre.
Surtout en cette période de confinement, où tout le monde est invité à rester chez soi, les arts martiaux peuvent aider les plus faibles à survivre en attendant la fin de cette crise. Il ne s’agit donc pas d’alimenter le combat que nous décourageons. Mais, reconnaissons que si confinement eza bitumba te (le confinement n’est pas une guerre), savoir se protéger quand le danger arrive est un droit.
Je crois fermement que les sports de combat et les arts martiaux peuvent aider à dissoudre la colère et à canaliser la brutalité de certains hommes réputés violents envers leurs femmes.