Un président de la République, ça ne dit pas : « Mboka ekufa. » Beaucoup se sont indignés, avec raison, après avoir entendu des propos scandaleux du président Tshisekedi. Heureusement pour lui, l’affaire Kabund a fait un peu oublier cette bourde.
Au Sankuru où il était en tournée en début de l’année, le chef de l’État a eu ces mots lourds d’implications : « Mboka ekufa » ! C’est-à-dire, le pays est déjà mort.
Pour plus d’éléments de contexte, le président de la République répondait aux accusations de vol qui montent contre son régime. Se défendant alors, il a estimé qu’il n’y avait rien à voler ni à détruire à un pays déjà mort. Dans son entendement, un pays déjà tué, détruit par les autres.
Le piège : quand on parle beaucoup
Félix Tshisekedi est ainsi tombé dans son propre piège : celui de trop parler. Comme on le dit souvent : quand on parle trop, on a peu de temps de réfléchir où se contrôler. Le président a, en effet, une cellule de communication, un porte-parole, un ministre porte-parole du gouvernement. Tout cela pour s’exprimer, en plus de lui-même, de ses conseillers, des gouverneurs des provinces, des députés et des courtisans qui ont besoin de le défendre et de parfumer ses actions.
Quelle mouche donc l’a piqué pour qu’il se livre à un tel jeu périlleux ! L’autre piège, c’est celui que lui tend sa propension à se déclarer responsable de rien du tout. « Je ne savais pas », « je n’étais pas au courant », « on ne me l’avait pas dit », « ce sont les autres qui ont amené le pays où il se trouve »… Tout ça est ridicule comme discours présidentiel.
Faut-il rappeler au président Tshisekedi que le président de la République c’est lui et non quelqu’un d’autre ? Faut-il lui rappeler qu’il y a trois ans les méchants qu’il ne veut pas oublier sont partis du pouvoir et que désormais il est lui aussi vu comme méchant ?
J’ai suivi l’indignation qui a vite gagné les réseaux sociaux pour rappeler tout cela au président Tshisekedi. Et je trouve ces réactions assez normales et bien appropriées. S’il continue de lire les réseaux sociaux, ce que suggère sa rhétorique d’opposant alors qu’il a le pouvoir, j’ose croire qu’il a bien lu ce que des Congolais lambda pensent de son action.
Le malheur de Kabund fait le bonheur de Tshisekedi ?
Heureusement, l’affaire Jean-Marc Kabund vole à son secours. Elle occupe tellement les débats qu’on en vient à oublier cette escalade verbale scandaleuse du président.
Kabund, en effet, a annoncé sa démission sans vraisemblablement vouloir quitter le pouvoir à l’Assemblée nationale où il est vice-président. Mais chaque semaine, depuis, on assiste à des déclarations contre et en faveur de Félix Tshisekedi. On oublie un peu le tout.
Mais dans tous les cas, même ce dossier vient rappeler que le président Tshisekedi doit mettre de l’ordre et dans sa bouche et dans le camp présidentiel.
Commentaire * pourquoi les congolais comme moi ont été toujours presés comparer 3ans de pouvoir coalisé avec 18ans au pouvoir c’est un peché felix merite le deuxieme mandat pour qu’il soit mis au jugement de ses actions.