Kahambu Kasolene est une femme paysanne très courageuse. Rejetée par son mari après les deux viols dont elle a été victime dans le territoire de Rutshuru, elle a su surmonter son traumatisme pour continuer à vivre avec fierté. Nous l’avons rencontrée devant sa maison dans la petite cité de Rubare.
« Mon mari m’a abandonnée alors que je n’avais que 24 ans », raconte-t-elle. En raison de la honte et du déshonneur, cette femme a dû quitter son village de Nyamilima pour habiter à Rubare où en 2011 elle a encore été brutalement violée pendant qu’elle se rendait aux champs. Elle se bat pour oublier ces souvenirs traumatisants.
« Je souffre encore d’insomnies et quand je dors, je fais des cauchemars. Pire, je ne peux plus uriner normalement. Cela me rappelle constamment les malheurs que j’ai vécus », se souvient-elle, larmes aux yeux.
Entre espoir et crainte, elle refait sa vie
Âgée de 41 ans, Kahambu Kasolene trouve difficilement les mots pour exprimer sa peine. Elle vit dans des conditions économiques déplorables, mais elle est fière et croit en elle-même. Elle n’ose plus aller au champ, la brousse lui rappelle toujours ses deux viols cruels. Elle s’est donc lancée dans le petit commerce de beignets et de légumes frais. Ce qui lui permet de gagner un peu d’argent, juste pour nourrir ses deux enfants.
Cette « combattante » dit ne pas avoir besoin d’aller vers la justice. Elle n’a pas confiance en la justice congolaise : « Il n’y aura aucune indemnité pour la femme violée que je suis. Je refuse également d’aller vers ces ONG qui ne font que la publicité du viol pour s’attirer des financements. »
Elles sont peu nombreuses les femmes qui ont le courage de Kahambu. Aucune femme ne devrait subir ce qu’elle a vécu en territoire de Rutshuru. Les conflits intercommunautaires font encore rage dans cette partie du Nord-Kivu. Et ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribu dans ce coin oublié de la RDC.
Ceux qui cherchent la vérité découpent l’épiderme de l’humanité au rasoir pour révéler ce qui se cache dessous. En apparence, la permanence et l’universalité des folies sociales et politiques les plus manifestes sont un paradoxe au regard des ambitions générales et des talents partagés des humains. Les traînées de sang laissées par les héros tout comme de les mortels communs de l’hémisphère Sud violés, battus à mort et traînés dans des chaudières par des soudards ivrognes commencent et finissent au Sud. Il faut le double de l’effort investi pour détruire une communauté pour y remédier. Nous avons tout le sang entre nos mains si nous ne nous attaquons pas au vrai problème en termes réels …
la profonde douleur que je ressens en ce moment ne peut pas me empêcher de regarder les grandes images pour mieux cerner le problème réel. Comment at-elle été violée? bien … parce que nous n’avons pas rattrapé le 21ème siècle … travaillant toujours sur des terres comme dans le temps mediavel. Pourquoi les milices ont-elles du temps à recruter et à transformer une jeune âme naïve en violeur psychologique et en tueurs? eh bien … nous ne traitons pas du chômage ou de notre système d’éducation achaique.