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Devenir assistant d’université : entre corruption et trafic d’influence

Quand on est un excellent étudiant à l’université, et qu’on réussit en se distinguant, on est éligible à l’assistanat à la fin de son cursus. Du moins, en théorie c’est cela qui devait se faire. Je suis triste de constater que ce n’est plus le cas dans plusieurs universités congolaises. On achète de plus en plus sa place comme assistant. L’influence aussi y joue beaucoup.

Ma crainte est que cette pratique ne finisse par tuer l’enseignement. Pour moi, le rôle premier des assistants est, comme l’indique leur nom, de faire le pont entre les professeurs et les étudiants. Assister les professeurs et aider les étudiants dans leur apprentissage. Mais quelle sera la qualité de l’éducation quand celui qui la donne n’en a pas les qualités, ni les compétences ?

Un fils de… peut devenir qui il veut

Un collègue avec qui j’ai été à l’université est désormais assistant d’université. Il n’a jamais été excellent, ne s’est jamais distingué. Il était dans la moyenne. Je ne l’ai jamais vu dépasser les 60% durant tout son cursus universitaire. Il me jurait qu’il finirait assistant, parce qu’il est le fils d’une autorité académique. Cela m’attriste beaucoup pour les étudiants qui seront sous sa charge.

Pourtant, d’un autre côté, Lydia Masinya n’a jamais eu sa chance malgré ses réussites avec mention distinction. Elle s’était vu perdre 10% de ses points, après deux distinctions d’affilées. En G3 donc, elle obtient 60%, pourtant, après ses propres calculs, elle devait avoir 71. Les deux péchés de Lydia, selon elle, sont : elle n’était pas de la tribu dominante à l’université et elle avait refusé les avances de 4 professeurs qui avaient mis cela comme condition pour se distinguer.

L’autre moyen qui reste pour tous les autres, c’est évidemment l’argent. Les billets verts peuvent vous ouvrir jusqu’aux portes de l’enseignement universitaire qui est de plus en plus gangréné par la corruption.

Dénoncer et punir les coupables

J’ai toujours conseillé aux victimes d’abus ou de harcèlement sexuel en milieu universitaire de dénoncer les coupables. Mais, personnellement, je sais qu’il y a peu de chances qu’elles soient écoutées. Les bourreaux se protègent entre eux, et en allant dénoncer des malversations, on finit soi-même par le payer très cher.

Il faut que cesse l’impunité face à tout cela. Sinon c’est tout l’avenir du pays qui en pâtit. Une nation mal instruite, c’est une nation qui ne se relèvera jamais. Un grand penseur a dit : « Pour détruire une nation, il suffit de détruire son système éducatif pendant 20 ans. » On doit se poser la question de savoir à combien d’années de destruction nous sommes en RDC.

 

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