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Audience en procédure de flagrance après la mort du jeune Olivier Mpunga (2)

La mort d’Olivier Mpunga doit interpeller et pousser les autorités congolaises à accélérer les réformes dans la police. Ce qui est vrai, le traitement que les policiers ont fait subir au regretté Mpunga n’est qu’un cas parmi tant d’autres.

Tout Congolais risque la mort dans les locaux de la police. Lorsqu’il y a des bavures policières, certains responsables de la police se plaisent à couvrir les fautes de leurs éléments. A mon avis, le procès en flagrance en cours sur la mort précipitée de ce jeune homme de 32 ans, révèle la malice de certains officiers de la police.

Mensonge ou incompétence ?

J’ai suivi personnellement le déroulement du procès Olivier Mpunga. Chaque fois que les prévenus répondaient aux questions qui leur étaient posées, je me suis demandé si c’est de l’incompétence ou alors se livraient-ils délibérément à dire des mensonges. Comme je l’ai souligné dans le premier article, c’est le plaignant Simon Inkamba qui a lui-même procédé à l’arrestation de sa victime dans un bar avant d’appeler le chef du département des opérations de la Direction générale des renseignements et des services spéciaux de la police (DGRSP).

En effet, l’article 6 du code de procédure pénale congolais dit : « En cas d’infraction flagrante ou réputée flagrante et passible d’une peine de servitude pénale de trois ans au moins, toute personne peut, en l’absence de l’autorité judiciaire chargée de poursuivre et de tout officier de police judiciaire, saisir l’auteur présumé et le conduire immédiatement devant celle de ces autorités qui est la plus proche. »

Donc, le plaignant n’avait commis aucune faute en se saisissant d’Olivier Mpunga. Mais dans ce contexte, l’auteur présumé doit immédiatement être conduit au bureau de la police le plus proche. C’est ce que dit l’article 6 in fine. Curieusement, cela n’a pas été fait. Là-dessus, la Cour a posé la question au Colonel Mopepe : celui-ci répond que le plaignant ne lui avait pas précisé où ils étaient. Mensonge ou incompétence ?

La plainte contre Olivier Mpunga enregistrée après sa mort

C’est le vendredi 17 décembre vers 07h40′ que la plainte de monsieur Inkamba contre Olivier Mpunga a été enregistrée. A ce moment-là Olivier était déjà décédé. C’est ce qu’a révélé à la Cour le major Nseya, chef de bureau et chargé des courriers qui faisait sa déposition en tant que renseignant. En réaction, le commissaire Nzita prétend que la plainte a été faite le jeudi 16 décembre vers 17heures au moment où le chargé de courriers était déjà parti. C’est ce qui expliquerait selon lui pourquoi la plainte a été enregistrée le lendemain.

Bref, le procès est toujours en cours. Mais on constate que les prévenus se contredisent les uns les autres. Cachent-ils la vérité sur les circonstances ayant causé la mort d’Olivier Mpunga ? On le saura de toute façon.

 

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