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Le silence sur l’avortement tue plus que le fait d’en parler

Le code pénal congolais criminalise l’avortement. Cependant, notre pays a ratifié le protocole de Maputo qui consacre expressément le droit à l’avortement médicalisé sous certaines conditions. C’est notamment, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé de la mère ou la vie de la mère et du fœtus.

Par manque d’information, certaines femmes qui se retrouvent avec des grossesses à risque recourent à l’avortement clandestin. Malheureusement, l’avortement clandestin finit très souvent par emporter la vie de nombreuses femmes.

On parle d’avortement clandestin lorsque ce dernier s’effectue en dehors du cadre légal. C’est-à-dire, par un personnel non qualifié, hors du milieu médical, et avec des méthodes moyenâgeuses. D’où, la nécessité de parler sans tabous des avortements.

Pourquoi parler des avortements ?

L’avortement sécurisé ou médicalisé est défini par le protocole de Maputo suivant les conditions bien précises. Imaginez une femme, porteuse d’une grossesse remplissant les conditions prévues par le protocole de Maputo. Cette femme désire donc interrompre sa grossesse, mais par manque d’information, elle recourt à l’avortement clandestin et meurt. Le manque d’information a donc couté la vie à cette femme.

En RDC, les avortements clandestins sont la deuxième cause des décès maternels après les hémorragies. Parler des avortements permet à une femme, qui se retrouve contrainte d’avorter, de le faire dans de bonnes conditions et en toute sécurité.

Objectif : zéro avortement clandestin

Pendant que tout le monde se méfie de parler de l’avortement, il y a des femmes qui cherchent un pseudo médecin en cachette pour pratiquer un avortement dans sa maison ou en brousse. C’est parce qu’elles ne sont pas informées de l’évolution du cadre juridique.

La mort n’est pas le seul risque des avortements clandestins : il y a d’autres risques sanitaires élevés liés à l’hygiène et à d’autres infections. Ces avortements sont pratiqués dans de mauvaises conditions : personnel non qualifié, mauvaise hygiène et grossesses trop avancées. Le but n’est pas de faire l’apologie des avortements, mais de présenter les évidences et la réalité, afin de permettre à chaque femme de prendre une décision réfléchie.

Ainsi, Habari RDC n’encourage nullement l’avortement à tout bout de champ. On le circonscrit plutôt dans des cas précis. D’ailleurs, pour éviter l’avortement, nous faisons la promotion des contraceptifs.

 

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