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Les banques gagnent des âmes à Lubumbashi

Epargner à Lubumbashi n’est plus un prestige, tout le monde peut ouvrir un compte et y déposer ses économies.  Une pratique qui, durant près de 3 décennies, avait disparu en RDC même auprès des personnes instruites et aux revenus considérables.

A ce jour, plus d’un Lushois  fréquente une banque soit pour y déposer de l’argent, soit  pour en retirer. Les Congolais se réconcilient avec leurs banques. Ceci est intéressant d’autant plus qu’il y a une trentaine d’années les banques avaient perdu la confiance de la population.

Sous le Zaïre du maréchal Mobutu, bien entendu en ses années de perversion dictatoriale, placer des fonds dans une banque était presqu’un suicide : on était sûr d’effectuer un dépôt, mais jamais certain d’effectuer ensuite un retrait. La monnaie changeait plusieurs fois et se dépréciait fréquemment. C’est ainsi que beaucoup de commerçants avaient fait faillite.

Nombre de Congolais se rappellent encore avec effroi de cette période de traumatisme. Raison pour laquelle certains préfèrent encore cacher leur argent sous des matelas ou sous la terre au lieu d’aller à la banque. Ce, malgré les risques de vol et d’incendie.

Pourquoi épargner?

Aujourd’hui ce temps douloureux est en train de passer. La banque gagne de plus en plus en confiance au près des gens. Les motivations sont diverses pour les épargnants : réaliser un projet, obtenir un prêt bancaire, etc.

Une veuve m’a impressionné au sortir d’une banque. Pauline, la soixantaine et maraîchère de son état, ne garde pas l’argent dans sa maison. Elle dit faire des économies grâce aux intérêts de la banque en vue de se construire une maison et surtout  préparer son « enterrement digne de ce nom ».

Antoinette Musau, une autre femme maraichère cliente d’une grande banque de Lubumbashi, est plus confiante encore : « Perdre de l’argent, comme du temps du Zaïre, n’est pas une option envisageable à l’heure de la modernité. Le gouvernement congolais se bat pour plus de crédibilité des banques. »

La bancarisation des salaires promue par l’ancien premier ministre Augustin Matata Mponyo est sans doute une occasion de réconcilier les Congolais avec leurs banques. Mon vœu est que des exemples positifs se multiplient de peur de voir le pays rechuter dans le pessimisme bancaire. Et ce serait pire qu’avant. C’est pourquoi le dossier sur la faillite de la BIAC, troisième banque congolaise, devrait être géré avec tous les soins nécessaires.

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