Après plusieurs mois d’incertitude, le Comité de gestion de la BIAC, troisième plus grande banque du pays, décide de sa liquidation pour rembourser les 400.000 épargnants dont les avoirs ont été gelés suite à un problème de gestion. Une épargnante raconte comment elle a vécu ce calvaire.
Véronique est secrétaire dans la fonction publique. Elle possède un compte bancaire sur lequel lui est versé son salaire. Depuis la bancarisation de la paie, elle et huit de ses amies épargnent dans le cadre du « Likelemba », tontine en Lingala, où chaque membre met de côté une partie de son salaire et le cumul est versé à une personne après une certaine échéance.
« Mettre l’argent sur un compte nous permettait d’éviter les abus » confie-t-elle. « Avec la thésaurisation, beaucoup de problèmes peuvent survenir mais le fait que chacune d’entre nous était payée par la banque avait facilité la chose » dit-elle.
La crise
Les premiers problèmes commencent à voir le jour à partir d’avril 2016. Pendant cette période, le Franc congolais perd plus de la moitié de sa valeur et les prix grimpent : produits de première nécessité, carburant et Internet. Au même moment, la BIAC connait un problème de liquidité qui ne lui permet pas d’effectuer normalement le paiement de certains fonctionnaires dont elle a la charge. Des rumeurs font alors état d’un détournement interne et poussent de milliers de personnes dans les agences qui désirent clôturer leurs comptes. Malgré l’assurance du gouvernement sur la maîtrise de la situation, le plafonnement des retraits ne rassure pas l’opinion et crée la panique.
« Aujourd’hui, nous sommes nombreux à faire des longues queues sans fin, ne sachant pas quand nous pourrons entrer en possession de ce qui nous revient de droit, notre propre argent », raconte-t-elle. « Moi, je passe mes journées entières ici à la banque. J’y mange et y fait tous mes besoins essentiels j’attends mon tour pour retirer tout mon argent, absolument tout », raconte Nadine, une autre épargnante de la BIAC.
A qui la faute
Le premier ministre, cible des critiques des parlementaires, rejette la balle à la Banque centrale du Congo. Cette dernière entendue à huis clos par une commission parlementaire, accuse le premier ministre de n’avoir pas honoré certains engagements envers la BIAC . Puis, elle porte plainte contre les gérants de la BIAC en mettant en avant ce que l’opinion publique redoutait : un détournement de fonds.
Lorsque Véronique apprend la décision de liquidation de la Banque, elle pousse un léger soulagement. « 1,6 millions de Francs congolais destinés à la tontine sont bloqués », dit-elle. Finalement, elle et ses amies espèrent récupérer le fruit de leur labeur. Véronique évoque le début des années 90 où une crise similaire avait emporté tout le système et consacré la « dollarisation de l’économie » et le règne de l’argent cash dans les transactions.
« Nos aînés nous racontent comment beaucoup sont morts de crise cardiaque, parce que l’argent stocké sur leurs comptes n’avaient même plus la valeur du papier » raconte Véronique dont la méfiance envers le système bancaire est devenue grande.
A part se focaliser sur les échéances électorales, le futur gouvernement devrait sérieusement créer les conditions pour que pareille crise ne se reproduise plus.
Bonjour
Je suis épargnant, la Biac est en liquidation. Quelle est l’adresse électronique pour vous soumettre mon numéro bancaire afin que je sois reconnu comme épargnant sans arriver sur place pour le moment