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Exposition : focus sur le bâton d’Ishango

Comment parler avec esthétique du bâton d’Ishango, preuve la plus ancienne des connaissances mathématiques ? C’est le défi relevé par le plasticien Ghislain Ditshekedi Mabiala, lors de son exposition « Ishango – décodage – transcendance 1.2 », vernie le samedi 15 février 2020, à l’Institut français de Lubumbashi, Halle de l’étoile.

Par son travail, Ditshekedi Mabiala revisite les vertus de cet os découvert près du lac Edouard (RDC) en 1950. Sa démarche est simple : décoder, transcender toutes les dimensions mathématiques, philosophiques ou même psychologiques de cet os d’à peine 10 cm de long. Un os allongé, légèrement arqué, quasi-symétrique et aux extrémités régulières, os que l’artiste découvre en 2013 au musée de Lubumbashi. « Je donne à comprendre sous l’angle esthétique, les valeurs que porte le bâton d’Ishango », explique-t-il.

Pour mieux cerner les mystères autour de ce bâton, l’artiste décroche une résidence à l’Africa Museum et au Muséum des Sciences naturelles à Bruxelles (juin 2019). Une série de ses œuvres a même, par la suite, été présentée à la 6e biennale de Lubumbashi (24 octobre-24 novembre 2019.

Par une scénographie réussie, les toiles souvent incrustées les unes dans les autres telles des pièces de puzzle pendues dans une sorte de vide, entrent en dialogue avec l’espace et le public qui les visite. La frontière entre le savoir-faire artistique et le savoir-faire scénographique est abolie. La raison ? Ghislain Ditshekedi est presque le seul scénographe de la ville à être présent sur toutes les expositions.

Réaliser un mandala

C’est par la collecte et l’analyse des plaques électroniques (cartes mères), circuits imprimés, que Ghislain Ditshekedi réécrit, redessine la cartographie des civilisations. « Il s’agit pour moi de réaliser un mandala », avoue-t-il. On peut comprendre qu’il essaie de créer au travers de ses œuvres, un espace, un cercle, une sphère, un environnement et une communauté au sein de laquelle il se retrouverait en harmonie avec ses ascendants, ses divinités.

Il est donc question ici, d’une utopie spirituelle qui se réfère à sa foi bouddhiste qui s’exprime au cœur de son travail.

Cette exposition revêt un caractère écologique

Les œuvres sont créées à partir des objets ramassés, de déchets auxquels l’artiste offre une seconde vie. C’est assurément pour lui, une voie, en ce moment d’urgences environnementales et climatiques, de réaliser, un environnement équilibré !

Quoi qu’il en soit, le travail de Ghislain Ditshekedi, invite à une prise de conscience, sur les connaissances avancées en mathématiques, bien avant la période consensuelle. Ainsi, son exposition qui court jusqu’à ce mois de mars, a réussi son rôle de mettre en valeur une autre dimension du bâton d’Ishango.

 

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