La force onusienne est présente dans le territoire de Beni depuis des années. Pourtant, la Monusco peine toujours à trouver des solutions pour éliminer les rébellions de la région.
À Beni, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Casques bleus de la mission Onusienne (Monusco) sont accusés d’inefficacité dans la protection des civils contre les exactions perpétrées par les rebelles ougandais de Forces démocratiques alliées (ADF). Au sein de la Monusco, le contingent népalais est l’une des troupes constituant la brigade d’intervention de la mission de l’ONU, autorisée par le chapitre 7 de la résolution de l’ONU à faire usage de la force pour assurer la protection des populations.
J’ai pu les suivre sur le terrain. Mon objectif : comprendre les différents défis auxquels sont confrontés cette unité en particulier et la Monusco dans son ensemble. Après une journée d’immersion dans la routine quotidienne du Nepbat (bataillon népalais) basé à Beni, les quelques points ci-dessous détaillent mon observation sur la pénible tentative de réponse apportée à la situation par la Monusco.
L’ADF, un label produisant plusieurs artistes
Si la brigade de l’ONU se constitue de troupes venues de plusieurs pays (Tanzanie, Malawi, Afrique du Sud, Bangladesh, Népal), la rébellion est elle aussi composée de nationalités diverses. « Nous avons capturé plusieurs rebelles et lors des interrogatoires, on a fini par constater que la rébellion ADF est un conglomérat de citoyens de différents pays de l’Afrique de l’est dont la RDC, l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie, l’Érythrée, la Somalie, le Soudan du Sud… », énumère Nyonyi Bwanakawa, maire de Beni. Contrairement à la brigade de l’ONU, qui a pour mission principale la protection des civils et la stabilisation de la partie orientale de la République démocratique du Congo, les ADF s’illustrent par des actes de déstabilisation du territoire de Beni et de l’Ituri avec des conséquences répercutées sur les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri. La diversification des membres de cette rébellion démontre également les intérêts que différents groupes (agissant sous le label ADF) tireraient de la pérennisation de l’instabilité à l’est de la RDC.
Le parc des Virunga, bouclier des rebelles
En quittant la ville de Beni pour la cité frontière de Kasindi, il faut parcourir moins de dix kilomètres pour constater la proximité de cette agglomération avec le parc national des Virunga, un site classé au patrimoine mondial de l’humanité. Installés dans le territoire de Beni depuis les années 1990, les rebelles se sont disputés cette forêt dense avec la faune et s’en sont rendus maîtres. « Aujourd’hui, plusieurs bastions rebelles restent localisés dans la forêt dense du parc des Virunga », raconte en exhibant une cartographie de localisation géographique des bases des rebelles ADF, le lieutenant-colonel Ratna, commandant du contingent népalais basé à Beni. Il explique qu’il est difficile de combattre les rebelles qui connaissent parfaitement cette forêt et qui ont choisi le nomadisme comme mode de survie.
Beni, fief d’une mafia régionale
La situation géopolitique de la ville de Beni peut-être l’une des sources de son malheur. Cette région riche en potentiel agro-pastoral, en ressources pétrolières et minières, se situe non loin de la frontière avec l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud. Le rapport 2015 du groupe d’experts de l’ONU établit un lien entre l’insécurité galopante dans la région et un réseau de business mafieux, mis en place par les ADF.
Une force de trouble pour la région
La région des Grands lacs n’a pas connu la paix durable depuis deux décennies. Des rébellions sont nées dans presque tous les pays. Les différentes crises, qui semblaient mortes renaissent suite au problème d’alternance récurent dans la majorité des États de la sous-région. Ainsi, avoir un foyer de déstabilisation sous son contrôle peut être un atout majeur dans chaque État.
Noyau régional du terrorisme international ?
Dans son infographie actualisée reprenant la liste des menaces sécuritaires dans la région de Beni, le bureau local de la mission onusienne écarte une menace terroriste. Or plusieurs acteurs de la société civile privilégient cette hypothèse. Mais ils aboutissent au même résultat (imposition de la terreur), l’activisme du groupe rebelle ADF dans la zone de Beni se démarque du terrorisme international par son caractère mou. Aucun lien avec les groupes terroristes régionaux n’a encore été officiellement établi. Aucune revendication djihadiste n’a jamais été faite en deux ans de tueries qui ont coûté la vie à plus de mille civils selon les statistiques fournies par la société civile. Seule une revendication de contrôle foncier a récemment été faite par les rebelles à travers des otages libérés.
Ces cinq points illustrent un contexte de travail très complexe pour ces casques bleus venus de Katmandou. Outre les longues procédures au sein de l’ONU avant l’accomplissement d’une tâche, la non-maîtrise de la langue locale oblige le contingent à recourir à des assistants locaux, ce qui ne permet pas aux casques bleus d’appréhender réellement le problème, la communication avec les couches locales se faisant par des intermédiaires.
Ces hommes servant sous le drapeau de l’ONU font tout pour ramener la paix dans cette zone, sanctuaire des rebelles depuis plus de vingt ans. Pour bénéficier de l’apport de renseignements de la part des populations locales, le contingent népalais a initié des activités de rapprochement avec la base. Un centre de formation, des campagnes médicales mobiles ont permis à cette unité de s’intégrer dans la communauté locale.
Le major Saroz du contingent Népalais pense que la République démocratique du Congo pourra un jour se relever et devenir une grande nation au cœur de l’Afrique, à condition que le peuple congolais puisse prendre seul en main son destin. « Il y a moins de 10 ans, mon pays le Népal était confronté aux problèmes de sécurité et à la prolifération des groupes armés. Dès lors que les Népalais ont pris conscience que leur pays ne devait pas être le théâtre de la guerre, la situation a basculé. Au lieu de la résolution de la crise, on est aujourd’hui dans une phase de construction de notre nation », témoigne-t-il.
Commentaire * Parceque Son Complis Au Massacre De Beni
A PART L EAU AUCUNE AUTRE CHOSE AYANT LE DEBUT MAIS NO LA FIN TOUS CA AURA LA FIN