Il est inacceptable que des pays voisins du Congo soient devenus les principaux exportateurs de l’or congolais. Les minerais de l’Est du pays sont littéralement pillés. Qu’attend l’État congolais pour réagir ?
Les récentes révélations de RFI sur ce trafic d’or ne font que répéter ce que la population congolaise savait déjà. Dommage que ce soit seulement aujourd’hui que les experts de l’ONU pointent le Burundi comme étant l’actuelle plaque tournante du trafic illicite d’or de la RDC. Le mutisme des autorités congolaises est exaspérant au vu de l’ampleur du phénomène tandis que comme d’habitude, Bujumbura rejette ces accusations.
Mais le constat de ces experts onusiens sur le marché du métal jaune de Dubaï est accablant : des tonnes et des tonnes d’or viennent du Burundi. Pourtant, le sous-sol du pays de Pierre Nkurunziza ne regorge pas d’une telle quantité de ce métal précieux.
Mon Congo, terre de pique-nique de tous les vautours étrangers
En remontant la filière, les enquêteurs onusiens ont découvert que l’or exporté par le Burundi provenait du Sud-Kivu et du Nord Katanga. Le trafic est facilité par les FARDC et les groupes armés de l’est du Congo, sous la supervision des services de sécurité burundais. Deux noms d’officiers supérieurs burundais sont cités dans les révélations faites par RFI : le général Shimirimana déjà mort et le colonel Désiré Uwamahoro arrêté récemment.
Pendant que le Congo a besoin d’argent pour financer son économie afin d’assurer le bien-être de sa population, les minerais de son sol enrichissent les pays voisins.
L’or de l’Ituri est exporté par l’Ouganda, le coltan du Nord-Kivu par le Rwanda; le diamant de Mbujimayi par les Chinois et l’or du Sud-Kivu et du Nord-Katanga par le Burundi. Le silence des autorités congolaises dans ce dossier prouve à quel point ces trafics juteux impliquent des personnalités au sommet de l’État. Il y a quelque part à Kinshasa des gens qui se remplissent les poches et les comptes bancaires.
De mauvais dirigeants
Ces autorités font la honte du Congo. Elles ne méritent pas de nous diriger. Comment expliquer qu’un pays comme le nôtre, saturé de minerais et de richesses de toutes sortes, puisse avoir un budget de cinq ou six millions de dollars pour quatre-vingt millions d’habitants ? Et pendant ce temps, ce sont d’autres pays qui jouissent illégalement de ce qui nous appartient.
Trop c’est trop. Nous avons besoin d’une nouvelle classe de dirigeants capables de protéger nos richesses et de rendre sa grandeur au Congo.