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Dopage et chirurgie esthétiques, les Congolaises en raffolent mais pour quelles conséquences ?

En RDC, les femmes sont nombreuses et belles comme des fleurs. Les unes ont gardé leur beauté naturelle, tandis que les autres achètent la beauté au marché. Cette tendance à recourir à la beauté artificielle prend de l’ampleur. Certaines Congolaises n’hésitent pas à recourir au dopage esthétique ou à la chirurgie pour modifier la morphologie de leurs corps. On assiste ainsi à une perte d’identité, de personnalité et de valeurs de la femme africaine.

Rares sont les femmes congolaises qui restent authentiques. Aujourd’hui, beaucoup ne veulent plus de l’état naturel de leurs corps. Elles pensent qu’elles sont laides si elles n’utilisent pas de maquillage. Voilà aussi pourquoi elles veulent changer de forme physique, se métamorphoser littéralement en recourant à des produits et médicaments divers. Les Congolaises veulent ressembler aux femmes blanches, parler comme elles, marcher comme elles, secouer la tête comme elles… Cela va du port de cheveux synthétiques, en passant par un habillement à l’occidental mais aussi la dépigmentation de la peau, jusqu’au dopage ou à la chirurgie esthétique.

A Kinshasa, à Mbujimayi ou à Lubumbashi, il n’est pas rare de rencontrer des jeunes filles avec des seins et des fesses un peu plus arrondies qu’on ne les leur connaissait depuis deux ou trois ans. Naturellement, elles n’étaient pas comme ça : elles ont pris des produits dopants pour faire grossir leurs seins et leurs fesses. Parmi les médicaments utilisés, on parle de nandrolone de deca durabolin et de certaines pommades.

Jeanine (pseudo) est l’une de ces filles soucieuses de modifier la taille de certaines parties de leurs corps. Elle explique : « Je suis désolée. J’avais de tout petits seins comme ceci collés sur ma poitrine ; et quand je portais même un t-shirt, les gens pensaient que je n’avais pas de seins du tout car ma poitrine était plate comme celles des hommes. Même chose pour mes fesses : je n’avais presque pas de fesses et les hommes me regardaient bizarrement. Cela me gênait beaucoup. J’ai vu un médecin, il m’a fait une injection de certains médicaments. Cela m’a beaucoup aidée car aujourd’hui j’ai des seins et des fesses très visibles. Je suis heureuse comme ça. »

Plaire aux hommes

A écouter cette explication de Jeanine, on peut comprendre sa difficulté et lui donner raison. C’est tout à fait normal d’utiliser la technologie et la science pour guérir, corriger un défaut naturel ou quelque chose de ce genre. Seulement, là où le bât blesse c’est lorsque des jeunes filles qui ont des seins et des fesses normales et bien visibles essaient de les grossir davantage et artificiellement ! Le cas de Florence (pseudo), une autre jeune fille vivant dans la ville de Kananga, est symptomatique. Elle a augmenté la taille de ses fesses et de seins, chose que ne tolère pas sa mère.

Florence a aussi une explication à donner : « Il y a quelque chose que maman ne comprend pas. Je suis une femme et j’ai besoin d’être aimée par les hommes. Dans les préliminaires de l’amour, les hommes aiment palper les seins et les fesses des femmes, mais il faut qu’ils en trouvent assez dans leurs mains pour palper ! S’il n’y a pas assez de fesses et de seins, ils ne sont pas satisfaits. Peut-être les femmes de l’époque de maman ne faisaient pas ça, mais mon mec aime ça ! »

Dans ces propos de Florence, on se rend à l’évidence que ce sont les hommes qui, peut-être sans le vouloir, poussent les filles à recourir au dopage esthétique. Tout est fait par les femmes non seulement pour être modernes, mais surtout pour plaire aux hommes.

Les dangers du dopage esthétique

En utilisant certains produits dopants, certaines s’en tirent mieux que d’autres. Il y a des femmes qui subissent de graves conséquences souvent irréparables. Dans la plupart des cas, les femmes l’apprennent à leurs dépens. Certaines ont été désagréablement déformées par les produits qu’elles ont pris. A Kinshasa, on peut voir des femmes très minces mais dont le bassin peut atteindre presqu’un mètre de largeur. Ou alors des filles très minces mais dont chaque sein dépasse la taille d’une papaye mûre ! Des seins qui ne conviennent plus dans aucun soutien-gorge.

Beaucoup regrettent d’avoir eu recours au dopage esthétique, mais c’est trop tard. Kapi par exemple a des fesses et des cuisses désormais trop rondes et trop lourdes par rapport à sa petite taille. Elle fait face à de nombreux problèmes : « C’est une amie prostituée qui m’avait conseillée de prendre des produits pour grossir les fesses. Maintenant je suis devenue comme un monstre. Je ne peux plus bien marcher car mes cuisses se frottent et ça me fait mal. Quand je me regarde dans un miroir, j’ai vraiment honte de moi-même. En plus, depuis que mes fesses ont grossi jusqu’à prendre cette taille, j’ai des palpitations cardiaques et les soucis me dévorent. Je demande aux femmes de ne jamais prendre aucun de ces produits dopants. J’aurai dû rester naturelle ! »

Thérèse également a un problème de seins à cause de ces substances dopantes. Ses seins ont tellement grossi qu’ils s’allongent au point de ressembler à de gros tubercules de manioc. Désormais, elle est très mal à l’aise avec sa poitrine. Les seins descendent et lui arrivent presqu’à la ceinture ! Tous les soutiens-gorge que Thérèse essaie de porter ont l’air d’être sur le point d’exploser. Voilà où mène parfois le dopage esthétique en République démocratique du Congo.

Aux Africaines en général et aux Congolaises en particulier, un seul conseil : restez naturelles, vous êtes belles comme vous êtes !

 


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*Cet article est publié dans le cadre du projet Naila (Nouveaux acteurs de l’information en ligne en Afrique). Il s’agit d’un projet de CFI comprenant 11 médias africains dont Habari RDC.

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