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Chute de Mobutu : vain temps ?

16 mai 1997 – 16 mai 2017 : voilà vingt ans que le maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga quittait brutalement le pouvoir, peu de temps avant de succomber à un cancer à Rabat au Maroc, le 7 septembre 1997.

Une certaine nostalgie s’empare des Congolais mélancoliques quand ils repensent aux années zaïroises. Il faut dire que le phénomène n’est pas spécifiquement congolais. Nombre de Tunisiens ou de Libyens commencent à évoquer respectivement, avec des trémolos dans la voix, Zine El Abidine Ben Ali et Mouammar Kadhafi. Il faut dire aussi que Joseph-Désiré Mobutu a marqué un large pan de l’histoire congolaise : 31 ans, 5 mois et 22 jours de pouvoir, un changement de nom de pays et pas moins de 19 Premiers ministres, de Léonard Mulamba à Likulia Bolongo.

Le Congo sous Kabila

Dirigé par le fils du tombeur de Mobutu, Joseph « fils de » Laurent-Désiré Kabila, la République démocratique du Congo du XXIe siècle voit encore le sang de ses fils couler et se demande, sans conviction, si se tiendra en 2017 une élection conforme à l’actuelle entorse à la Constitution. Quant à Étienne Tshisekedi, même décédé, il semble aussi mal traité en RDC qu’au Zaïre…

D’année en année, les Congolais développent donc une sorte d’indulgence vis-à-vis de l’ère du maréchal. Cette époque où la microéconomie semblait plus florissante –même non conforme aux atouts de “scandale géologique”–, de la fierté nationale perdue.  Une société corrompue dont chacun croyait pouvoir profiter de la bonhomie d’un timonier “toqué” qui amusait ses contemporains comme Omar Bongo, par son comportement ou ses fantasmes de conquête spatiale.

On a oublié que les dinosaures disparus étaient sauvages. Pas d’amnésie, pourtant, pour ceux qui ont souffert directement d’actes dictatoriaux ou de la mal-gouvernance poussée à son paroxysme.

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