Les élections de 2023 sont passées, mais il y en aura d’autres en 2028. Au vu de la faible représentativité féminine au Parlement, les femmes congolaises devraient tirer des leçons et se préparer dès maintenant pour 2028. Toute victoire se prépare, rien de grand ne vient au hasard.
Si rien n’est fait pour améliorer le score des femmes aux futurs élections, la même faible représentativité que nous déplorons aujourd’hui se reproduira en 2028. Tout simplement parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Et il ne faut pas attendre l’année 2028 pour commencer à se préparer aux élections. C’est maintenant que les femmes doivent s’y mettre.
Oublier 2023, préparer 2028
Dans la législature en cours, la femme congolaise est encore une fois sous-représentée au Parlement. Ce problème devient récurrent. A l’Assemblée nationale, on ne compte que 63 femmes députées sur les 500 sièges disponibles. Plus grave, 5 des 26 provinces du pays n’ont aucune femme députée nationale. Dans les Assemblées provinciales, 68 femmes seulement ont été élues sur 688 sièges disponibles. Et c’est un score en baisse par rapport à la législature 2018 – 2023 où l’on comptait 73 femmes députées provinciales.
En tout, la RDC, un pays de plus de 100 millions d’habitants compte moins de 100 femmes à l’Assemblée nationale, également moins de 100 femmes dans les Assemblées provinciales.
Les causes de cet échec
Outre les obstacles liés aux traditions, nous avons identifié plusieurs causes à l’origine de la non élection des femmes. Nous pouvons en mentionner trois que nous jugeons cruciales :
1. Les femmes sont majoritaires dans le pays, mais aux élections, elles votent pour les hommes ;
2. Les femmes candidates n’ont pas les moyens financiers de faire face aux exigences de leur propre campagne électorale ;
3. Les femmes ne créent pas leurs propres partis politiques
4. Etc.
Pistes de solutions
Au regard des causes évoquées ci-haut, nous pensons que les solutions à appliquer ne tombent pas du ciel. Il s’agit simplement de faire le contraire des problèmes susmentionnés. Par exemple :
1. Les femmes devraient désormais s’engager à voter pour les femmes aux élections. C’est la meilleure solution pour améliorer leur représentation au Parlement. Je suis sûr qu’elles peuvent y arriver, car elles sont la composante majoritaire de la population congolaise. Les femmes se trompent en comptant sur les hommes en matière d’élections ;
2. Les femmes doivent se battre pour avoir des moyens financiers suffisants afin de mieux affronter les élections. Les campagnes électorales sans argent ne fonctionnent pas. Il faut se battre, solliciter des soutiens financiers partout où l’on peut en trouver, approcher des bailleurs, des médias…
3. Les femmes doivent faire un effort de créer leurs propres partis politiques. Tant qu’elles seront dans des partis appartenant aux hommes, elles auront moins de chances d’être favorisées ; ou encore d’être alignées sur les listes électorales. Quand vous avez votre propre parti politique, c’est vous qui décidez, vous êtes le seul maître à bord. Par exemple Jolie Kenda, une femme, a eu le courage de créer son parti politique, le PPEC.
Mais ne me comprenez pas mal. Je ne dis pas que dès que vous créez votre propre parti, vous serez automatiquement élue. La politique est un combat. Il faut se battre. Et le fait d’avoir son parti vous place dans de bonnes conditions.