Des policiers agressent un receveur de taxi bus à Kinshasa, dans les conditions inhumaines sans motif valable, Kinshasa2018, @Habarirdc
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Ces Congolais intouchables parce que proches des autorités militaires

Depuis les récentes pages sombres de la dictature et de l’absence de l’autorité de l’Etat en RDC, le Congolais semble faire bon ménage avec certaines habitudes violentes devenues courantes dans notre pays. Il use de trafic d’influence simplement parce qu’il proche d’une autorité quelconque. Il suffit d’avoir des contacts ou même d’être cousin à une copine d’un certain officier militaire pour prétendre avoir le pouvoir de nuire à son adversaire. Ainsi, on fait arrêter arbitrairement ceux que l’on voudrait punir pour une raison ou une autre.

« C’est pour une banale histoire de batterie de téléphone cellulaire qu’une jeep remplie de militaires armés jusqu’aux dents a débarqué chez moi pour arrêter mon fils », pouvait-on entendre se plaindre une femme. Des récits de ce genre, à Lubumbashi ou à Kinshasa, sont légion.

Il y a une semaine, un jeune homme a disparu de sa maison à Lubumbashi. Une journée de recherche a conduit des proches jusqu’à la 22e région militaire, siège de l’armée dans le Haut-Katanga où le jeune était détenu depuis plus près de 12 heures. Difficile à comprendre. Pourtant, ce jeune homme n’avait commis aucune infraction militaire.

Des contacts utilisés à tort

Faut-il faire intervenir un parent plus haut placé dans l’armée, juste pour faire libérer par exemple un taximan arrêté pour manque de permis de conduire ? On entend facilement des gens promettre de sévir, parce qu’ils ont des proches qui seraient colonels, majors ou généraux de l’armée. On sait aussi qu’en RDC, lorsque des percepteurs d’impôts ou taxes arrivent à certains magasins pour un travail tout à fait légal, les responsables de ces magasins appellent sans délai des ministres, voire des proches des présidents, etc., juste pour ne pas s’acquitter de leurs obligations fiscales.

Pour Gaétan, étudiant en droit, ce n’est pas respecter ses contacts que de procéder de la sorte. On ne devrait pas, selon lui, appeler des « officiers militaires pour intervenir dans des affaires banales ». Il conclut : « Moi à la place des officiers, j’arrêterais toute personne de ma famille ou autre connaissance qui ferait appel à moi pour des inepties ».

Il est souvent très étonnant de voir que beaucoup d’autorités, civiles ou militaires, tombent dans ce trafic d’influence. Plus étonnant encore, ces autorités et ceux qui les appellent consentent à violer des droits de l’homme en procédant à des arrestations arbitraires et des interpellations sans raison valable. Je me demande avec cette attitude, comment les gens pourront-ils être capables de dénoncer le mal sans tomber dans les griffes des intouchables.

 

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