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Coupure d’Internet en RDC, près de 65 millions de dollars perdus

La coupure d’Internet ou toute restriction de l’accès à certaines fonctionnalités du web est une violation des droits fondamentaux de l’homme, tels que la liberté d’expression et le droit à l’information. C’est aussi un énorme coût économique à subir. La dernière coupure de 20 jours en RDC a coûté des millions de dollars à l’économie.

Au Congo-Kinshasa, des techhubs et des start-ups naissent chaque jour. Plusieurs nouveaux business sont quasi-totalement dépendants d’Internet pour fonctionner, cas de la vente en ligne ou du transfert d’argent, par exemple. Des universités utilisent de plus en plus Internet pour des cours et des recherches. Les compagnies de télécommunications paient des impôts et des taxes sur leurs revenus. Du coup, couper totalement Internet dans un pays de plus de 80 millions d’habitants, dont en moyenne 16% utilisent Internet, ne peut qu’être un préjudice sérieux à l’économie nationale.

Des pertes à 8 chiffres subies en 20 jours

En l’espace de 20 jours de ce blackout total, l’économie congolaise aurait perdu en moyenne 64 374 738 USD soit un peu plus de 103 milliards de francs congolais. En moyenne, l’économie congolaise perdait  3 218 737 USD par jour. Un énorme manque à gagner pour une économie qui n’est pas en parfaite santé. Ces chiffres sont fournis par l’outil « The Cost of Internet Shutdown Tool » en sigle COST.  Il s’agit d’un outil développé par deux organisations, Netblocks Group et Internet Society, qui fonctionnent depuis le 10 décembre 2018, et dont le travail est d’aider à mesurer l’impact économique des coupures d’Internet, du blocage des médias sociaux ou de toute autre forme de censure sur Internet. Elles se basent sur les indicateurs régionaux des institutions telles que la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications, Eurostat  et US Census. L’objectif derrière cette initiative est de convaincre les gouvernements à ne pas couper Internet.

Personne pour payer les pots cassés

La connexion a été rétablie la nuit du 19 janvier dernier en RDC. Cependant, nombreux sont les dégâts subis par tous ceux qui utilisent Internet au quotidien pour leur travail, et même les fournisseurs d’accès à Internet,  FAI. Mais comme c’est l’habitude au pays de Lumumba, espérer un dédommagement par le gouvernement est une chimère. Les textes existants – comme la loi-cadre n°013/2002 sur les télécommunications – offrent au gouvernement congolais une marge de manœuvre de contrainte envers les fournisseurs d’accès à Internet sans vraiment protéger les utilisateurs ni les compagnies. Aucun dédommagement prévu par l’État congolais pour les grands perdants de ce shutdown, alors que les compagnies de télécoms ont remboursé les forfaits payés par leurs abonnés avant la coupure. Il est donc urgent que le pays se dote des lois suffisamment démocratiques pour protéger le droit de la population à l’utilisation d’Internet.

 

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