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Covid-19 et les amalgames politico-économiques en RDC

Quand on parle du coronavirus, une certaine opinion, à dessein ou non, crée des informations à sa guise qui désorientent la population. En RDC, certains ont tiré un profit financier de la viralité des fausses considérations sur la Covid-19. Au final, c’est la confusion qui s’est installée.

En 2020, Au plus fort de la crise sanitaire, certaines entreprises ont mis une partie de leurs personnels en congé technique. D’autres sont allées jusqu’à licencier certains de leurs travailleurs. Le coupable est connu : la Covid-19, bien évidemment.

Covid-19 et amalgame économique

Dès le début de la crise du coronavirus en RDC,  la ministre nationale de Travail et Prévoyance sociale adressait déjà une mise en garde aux employeurs en ces termes : « Il est interdit de procéder à des licenciements massifs. C’est momentané, limité dans le temps. En principe les salaires doivent être payés. » En vain ! Cet ordre n’a pas été respecté dans les faits.

Jules, est un ex-employé d’une société de sous-traitance minière de Kolwezi. Selon lui, son employeur s’est servi de la crise sanitaire comme alibi pour se séparer de certains de ses travailleurs. « L’entreprise n’avait pas de difficultés financières particulières pour justifier pareille décision, explique-t-il. Notre secteur n’a pas vraiment été touché par la crise comme c’est le cas un peu partout. On pouvait encore accepter le congé technique comme cela a été le cas dans la plupart des entreprises en difficulté ».

Dans les faits, il est vérifiable que la production de cuivre et de cobalt n’a pas été particulièrement impactée par la crise en 2020. Même s’il y a eu des soucis au niveau des exportations vers la Chine, du fait de la fermeture des frontières dans plusieurs pays.

Aujourd’hui au chômage, ce comptable de formation n’en démord pas. « Ils se sont servis de cette crise pour nous chasser abusivement et sans respecter nos droits », déplore Jules.

Le licenciement de ce jeune homme est loin d’être un cas isolé. Dans un pays où le secteur informel bat son plein, beaucoup ont perdu leurs emplois ou ont vu leurs activités économiques ralentir ou carrément s’arrêter, non pas à cause du coronavirus, mais plutôt de la manipulation qu’on en a fait et du business qui s’est créé autour. C’est le cas entre autres de l’explosion de la vente de produits à base de l’artemisia malgré les réticences de l’OMS.

On peut citer aussi le phénomène tontine qui a pris de l’ampleur avec le confinement. Bref, la crise du coronavirus est devenue le bouc-émissaire parfait pour couvrir certaines défaillances de l’Etat ou justifier certains écarts dans le comportement de nombreuses personnes. Ainsi, par exemple, au poste de péage sur la route Kipushi, une nouvelle taxe a vu le jour : « Taxe Covid-19. » On fait payer le prélèvement de température au thermo-flash. Une taxe illégale mais qui passe au nom de la lutte contre la pandémie mondiale.

Le couvre-feu est politique

De nombreuses personnes à Lubumbashi comme dans le reste du pays pensent que le couvre-feu est politique. Le chef de l’Etat a décrété cette mesure pour poursuivre un certain agenda caché à l’insu de la population. Résultat sur le terrain : cette mesure n’a fait que renforcer le scepticisme autour de la Covid-19.

« On fait tout normalement, on va à l’église, les enfants sont retournés à l’école. Et les gens remplissent les bars ; et il n’y a que la nuit qu’on craint le coronavirus », s’indigne un habitant de Lubumbashi. Au lieu de renforcer la lutte et la prévention contre la Covid-19, la mesure prise par le chef de l’État n’a fait que contribuer à banaliser davantage cette maladie. La nuit tombée, les différents barrages installés ça et là à travers la ville se transforment en postes de péage. « Tu as de l’argent, tu passes », rapportent plusieurs personnes tombées dans le filet des patrouilleurs durant les heures de couvre-feu.

Beaucoup considèrent que le couvre-feu a été instauré pour des raisons sécuritaires. Mais que cela passe pour une mesure de protection contre le coronavirus alors que durant la journée, pas grand-chose n’est imposé comme mesure de protection contre l’épidémie, cela crée de sérieux doutes sur la maladie elle-même.

#Covid19NeNousDiviseraPas

 

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