Début 2020, la pandémie de Covid-19 en était encore à ses débuts. Et la France ne comptabilisait qu’un peu plus de 3 cas. Mais déjà l’inquiétude sévissait dans ce pays d’Europe occidentale. Suite, aux informations largement relayées par les médias en continu, certains citoyens étaient tenté de croire alors que toutes les personnes d’origine asiatique constituaient « le réservoir » du virus. Tant pis, par exemple, si quelqu’un avait passé les 10 ou 20 dernières années en France.
Alors, quels enseignements tirer de ces faits au regard de la situation actuelle au Katanga ? De nombreux témoignages ont été rapportés par des personnes d’origines asiatiques au sujet d’actes de racismes. Des actes de discrimination aussi ont été rapportés, endurés dans les rues des villes françaises ou via des publications sur les réseaux sociaux.
On peut se rendre compte du ras-le-bol des Français d’origine asiatique, par exemple, à travers le hashtag #JenesuispasunVirus. Il a été largement utilisé sur Twitter au début de la pandémie pour fustiger le racisme rampant.
Le pire des virus c'est le racisme systémique!#JeNeSuisPasUnVirus #coronavirus #RacismeAntiAsiatique pic.twitter.com/clHvhftOZk
— 旁门左道爱好者 (@sugar8023) January 28, 2020
Même l’ONG Amnesty International n’a pas manqué d’interpeller la société :
Le coronavirus est dangereux, les discriminations aussi.
Le coronavirus est dangereux, les discriminations aussi.
Le coronavirus est dangereux, les discriminations aussi.
Le coronavirus est dangereux, les discriminations aussi.#JeNeSuisPasUnVirus— Amnesty International France (@amnestyfrance) February 11, 2020
Quelle comparaison avec la situation au Katanga ?
Il apparaît clairement que la situation en France et au Katanga permet de relever deux facteurs clés dans la montée des discriminations et racismes en période pandémie de Covid19.
- Une précédente situation non résolue : conflits communautaires ou racisme systématique ont prévalu respectivement au Katanga et en France. Mise à part le fait que ces deux situations ont pris fin, aucune résolution n’a été prise par la suite et aucun mécanisme de justice n’a été enclenché. De la sorte, aucune réconciliation fondée sur la reconnaissance des torts par les fautifs et l’octroi du pardon par les victimes n’a été possible. On est donc resté dans des situations de conflit terminé mais non éteint. Pour le Katanga, je pense ici particulièrement à conflit entre Kasaïens et Katangais que l’épidémie a ravivé derrière des tensions politiques entre FCC et Cach, en 2020.
- La diffusion des informations par les médias et leurs manipulations par des organisations ou des individus. Au Congo comme en France, les médias se contentaient au départ de diffuser des informations sur le covid-19 telles que rapportées par des agences de presse. Cela s’est produit souvent sans tenir compte des questions qui pouvaient émerger dans l’opinion au sujet de la pandémie et des modes de transmission de la maladie. Cette pratique a constitué une opportunité pour des organisations ou des individus ayant intérêt à manipuler, désinformer. Alors on fait triompher des thèses complotistes pour des motifs religieux, communautaires ou tout autre motif menaçant le vivre ensemble.
Les leçons à retenir de la situation en France
Comme j’ai l’ai montré plus haut, les discriminations et les racismes liés à la Covid-19 ont été également vécus en France. De quoi intéresser ceux qui luttent contre le même type de problème dans la région du Katanga. A mon avis, on peut retenir 3 leçons qui peuvent aider à s’attaquer à ce phénomène concernant la situation chez nous.
Il y a premièrement les prises de position claires des autorités pour condamner les agissements de ceux qui discriminent ou posent des actent de racisme. En France, le président Emmanuel Macron a apporté au début de l’année 2020 son soutien à la communauté Franco-asiatique. Une façon d’empêcher toute les entreprises de discrimination de prospérer.
Ensuite, il y a eu la presse qui a joué son rôle en rapportant les faits dénoncés par les victimes. Ce qui a permis à toute la société de rester mobilisée. Enfin, j’ai retenu le fait que les communautés victimes se sont levées pour dénoncer le mal en recourant à tous les moyens pacifiques y compris l’utilisation des réseaux sociaux.
Je suis convaincu que ces 3 leçons sont utiles pour en venir à bout de la résurgence des troubles communautaires au Katanga en période de Covid-19.