La pandémie de covid-19 est déjà une catastrophe sanitaire. Son impact se fait déjà sentir dans d’autres domaines et cela est appelé à durer, il me semble. C’est le cas justement de l’impact des rumeurs qui courent sur la maladie.
Tout comme avec cette maladie, les théories du complot, les rumeurs et les fausses informations sur la Covid-19 se sont répandues. Elles continuent de se répandre de manière virale dans certains médias, sur les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille. Elles sont tellement nombreuses, élaborées et persistantes qu’il est parfois devenu extrêmement difficile de s’en prémunir. Le seul moyen semble être, comme pour la covid-19, de s’isoler totalement. Ce qui est tout aussi difficile dans ce monde de plus en plus connecté.
Et l’un des effets néfastes de ces multiples campagnes de désinformation notamment sur les réseaux sociaux est l’amplification du phénomène « anti-vaccins » et l’apparition en RDC des vaccino-septiques, ces gens qui pensent que le vaccin ne peut pas protéger contre la maladie.
Et pour ne rien arranger, le président Félix Tshisekedi, qui ne s’est pas encore fait vacciner, s’est pris d’un plaisir étonnant de critiquer le vaccin du géant pharmaceutique Britannique AstraZeneca. Ses prises de positions sur les vaccins contre le Coronavirus n’ont fait que conforter les théories complotistes portées par les anti-vaccins. « Si le président, lui qui est la personne la mieux informée du pays refuse de se faire vacciner, pourquoi nous autres ici on le fera ? » se questionne un lushois.
Aujourd’hui, il devient difficile de concevoir une campagne de vaccination sans se buter aux refus, résistances ou contestations de certaines personnes. On l’a constaté lors de la campagne de vaccination contre le choléra dans certains quartiers de la ville de Lubumbashi. Beaucoup l’ont prise pour du vaccin contre la covid-19 alors dissimulée. Certains agents de vaccinateurs ont ainsi même été pris à partie avec violence pour refuser ce vaccin. La campagne a été un échec. « Les blancs veulent réduire la population mondiale et ils veulent le faire à travers les vaccins. Pas seulement ceux contre le Corona », assène un autre lushois anti-vaccins.
Malgré que les morts dû au Coronavirus s’amoncellent, les rumeurs ne semblent pas faiblir, bien au contraire. Elles se sont enracinées dans le chef de beaucoup de gens et pour très longtemps. Si les autorités ne prennent pas ce phénomène à bras le corps et ne repensent pas leurs communications autour du Coronavirus en particulier et des vaccins en général. On risque de voir certaines maladies éradiquées refaire surface. C’est le cas de la rougeole, la rougeole qui revient parfois, et surtout, de la tuberculose qui, elle aussi, demande un vaccin à la naissance. Beaucoup de parents se méfient désormais de tout ce qui s’appelle vaccin. Alors, il y a à redouter le pire.