Voici encore une journée martyre du coronavirus : ce 1er mai, le monde célèbre dans la douleur la journée internationale du travail. L’un des messages pour lutter contre la pandémie c’est : « Restez chez-vous ! » En d’autres termes, n’allez pas au travail. C’est parce que les lieux de travail peuvent être source de contamination. Or, en RDC nous vivons au jour le jour. Alors, question : rester à la maison et mourir de faim ou sortir travailler pour survivre ? Le choix est clair.
Depuis des millénaires, les gens travaillent. Seuls les troubles et les guerres pouvaient les en empêcher. Mais jamais une épidémie ! Par contre, avec l’arrivée du coronavirus, le monde du travail est entièrement paralysé. En RDC, la pandémie n’a fait qu’accentuer le chômage qui était déjà chronique.
Salariés non payés, entreprises en faillite ou presque
La crise du coronavirus n’a même pas encore fait trois mois en RDC que le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba sollicite déjà un collectif budgétaire. Il évoque le ralentissement économique et la baisse considérable des recettes du pays, tout cela dû à la pandémie. Mais qu’en serait-il si cette crise du coronavirus durait une année entière ? Et donc, sans travail, le pays est mort.
Aujourd’hui, les entreprises publiques ou privées sont au bord de la faillite en raison du manque d’activités. Des millions de salariés contraints les uns au chômage, les autres au travail partiel. Beaucoup ne peuvent espérer un salaire alors que les entreprises sont fermées ou assurent un service minimum. Plusieurs familles sont privées de revenus en cette période.
Le télé travail pour les riches ?
Le travail en RDC c’est sortir, aller à son bureau, au marché, acheter ou vendre au village voisin, etc. Pour les plus pauvres, l’emploi c’est « l’article 15 » qui veut dire : débrouillez-vous ! Et on ne peut pas se débrouiller en mode télé travail. Mais voilà que le Covid-19 nous contraint à rester à la maison. Il nous a « sédentarisés ». Que de petites économies ruinées en cette période !
J’imagine que seules les entreprises du numérique peuvent s’en sortir avec le télé travail : les médias en ligne par exemple, mais aussi les institutions ou les ONG dont le travail consiste à tenir des conférences. Les applications Zoom, Skype, etc., sont très sollicitées par les télé travailleurs. Mais tous les emplois ne peuvent pas faire du télé travail. Je pense aux petits commerçants, aux restaurants, hôpitaux, etc.
Partout, les Congolais sont tristes et se plaignent des difficultés qu’ils ont de faire leur job. C’est donc une journée internationale du travail plutôt indésirable que le monde célèbre ce 1er mai 2020. Nous nous rattraperons peut-être avec celle de 2021.