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RDC : la culture ou d’autres urgences ? Le président doit choisir

La question pourrait paraître mal venue ou un peu bête : choisir entre développer la culture ou d’autres secteurs de la vie nationale jugés urgents. Tel est le débat depuis que Félix Tshisekedi a décidé de se battre pour développer la culture et cela surprend beaucoup.

Pour mieux comprendre le contexte, la question ainsi posée mérite d’être reposée. Peut-on compter sur la culture pour résoudre les urgences comme la pauvreté, l’insécurité ou la faim qui déchirent la RDC ?

Les urgences

La réponse dépend en partie, certes, du niveau de culture ou de compréhension de chacun sur ce que c’est que la culture. Cela dépend aussi de ce qu’on tient pour urgent. La satisfaction des besoins étant en partie liée à de nombreux facteurs subjectifs.

Normal donc que certains pensent que le président de la RDC, dans son mandat à l’UA (Union africaine), n’a pas bien cerné les urgences. « Paul Kagame a travaillé sur un passeport panafricain, c’est du concret. Mais lui, Félix Tshisekedi, propose la culture ! », a ironisé un ami dans un forum Facebook.

On peut bien saisir la controverse ici. Les gens au Congo, et peut-être dans plusieurs pays à travers le monde, attendent des dirigeants des réponses aux préoccupations urgentes. Un peu comme, le savent les économistes, dans le classement des besoins fondamentaux des humains fait par Maslow : manger, se protéger, … puis se vêtir.

La culture : cultiver quoi justement ?

Plus clairement, ici, « culture » est reléguée à son expression la plus simple : divertissement. Ce qui n’est pas mal d’ailleurs. Dans ce cas, il faut reconnaître que la culture paie. Mais pour cela, il faut promouvoir l’industrie culturelle et on verra bien qu’elle peut mobiliser plus de capitaux que dans certains autres secteurs qu’on croit primordiaux.

Mais le problème pour les Congolais n’est pas résolu ici. Les urgences. Comme le chante Felix Wazekwa posant la question « Que veut le peuple ? », au Congo, beaucoup veulent d’abord manger, boire, se vêtir.

Il faut sûrement ajouter cela comme lié inévitablement au droit à la sécurité, dans la mesure où les trois concourent aux besoins fondamentaux. Ces besoins sans lesquels on ne peut parler de dignité humaine.

Pour l’avenir

Félix Tshisekedi semble ne pas avoir compris qu’il est en Afrique, et au Congo… Mais ce n’est probablement pas là sa faute à lui seul. Il faut ramener cela dans le contexte de l’UA. Une organisation incapable généralement de résoudre des urgences africaines. Épidémies, guerres, famines, … mobilisent souvent plus que d’autres questions en l’Afrique.

À propos de la culture, la question qui se pose c’est celle des capacités de productions culturelles africaines, de sorte que cela vienne résorber des tares sociales connues. La lutte pour la culture, en effet, est une lutte qui s’inscrit dans le temps, et dans l’avenir. Il faut des infrastructures solides : une société en paix, et qui a résolu les bases de son développement, si le mot « culture » est pris dans son sens de divertissement.

Mais s’il faut le prendre comme une industrie, ou dans son entendement plus large incluant la science, les recherches, culture devient aussi une urgence. Dans ce cadre, Félix Tshisekedi n’est pas compris. Sa faute, dans ce cas, c’est de ne pas bien expliquer cela à ceux qui ne peuvent pas le comprendre ainsi. C’est sa faute.

 

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