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De jeunes médecins ont horreur de la RDC

Alors que la République démocratique du Congo a grand besoin des médecins, les jeunes diplômés s’enfuient.  Les disciples d’Hippocrate préfèrent s’expatrier, par crainte des difficiles conditions de vie et de travail de leurs ainés.

La forte croissance démographique de la RD Congo combinée aux défis sanitaires dont elle fait face crée un besoin en personnels soignants. De 70 millions en 2011, le pays aurait aujourd’hui plus de 80 millions, six ans après. Le besoin en médecins, généralistes pour commencer, est loin d’être comblé.

Moins d’un médecin pour 10.000 Congolais de RDC

En 2014, au classement des pays en fonction de la densité médicale (nombre de médecins par habitant), notre pays occupait la 154e place mondiale, avec environ 1,1 médecin pour 10.000 habitants (Index Mundi).

Lorsqu’on cherche à savoir les causes pour lesquelles les jeunes médecins préfèrent quitter le pays, on comprend facilement que les conditions difficiles de vie et de travail de ceux qui les ont encadrés en stage ou comme enseignants les effraient. Les jeunes, en effet, quel que soit leur attachement à la nation, ont besoin d’être rassurés et ont peur de l’avenir incertain.

Honoraires peu honorables

Les honoraires du médecin exerçant en RD Congo ne lui permettent pas de nouer les 2 bouts.  Il est parfois obligé d’aller en grève pour obtenir d’infimes améliorations de son salaire, comme cela est arrivé en septembre 2017. Ou alors, il doit cumuler, ouvrir un cabinet personnel ailleurs ou s’engager dans trois ou quatre hôpitaux privés. « Comment ne pas avoir envie de partir lorsqu’on sait que les confrères qui exercent en Zambie ou en Afrique du Sud touchent le quadruple de notre salaire ?», s’interroge Dr Bellone, un jeune diplômé.

Selon ce jeune médecin de Lubumbashi, le médecin est bien considéré ailleurs qu’au Congo, de bonnes conditions de travail auprès des patients à sa vie, à la maison.

Nos hôpitaux publics, en effet, sont mal équipés, ou pas du tout. Une intervention chirurgicale finit par davantage stresser le médecin, obligé d’user de moyens rustiques et parfois insuffisants. Il a peur de causer la mort. « Savoir ce qu’il faut faire pour sauver une vie et ne pas le faire par manque d’équipement ou des moyens financiers rend le travail du médecin plus difficile au Congo », avoue Dr Landry.

Pour Landry et Bellone, c’est inévitable, l’exode de médecins, pour ceux qui en ont la chance. Je pense, pour ma part, que si nous comptons vraiment faire de la RD Congo un pays émergent, il est urgent de stopper la fuite des médecins et de tous les autres cerveaux. C’est un appauvrissement dangereux de la nation.

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Les commentaires récents (3)

  1. le texte de Dr Richard Ndambo est un exemple vécu ensemble dans nos structures sanitaires en RDC. Dr Bellone Mulunda et Dr Landry Mutomb que je suis, nous nous interrogeons: comment pouvons-nous bien assurer notre métier noble sans les instruments nécessaires de prise en charge ? Et comment pouvons-nous continuer à bien exercer notre métier tant que l’État congolais ne pense même pas à embaucher les jeunes médecins que nous sommes? Par conséquent la fuite est la meilleure solution vers les nations qui respectent au moins les hommes en blouse blanche, les aidant à travailler dans des conditions acceptable, avec une bonne rémunération!

  2. Dans Ce Pays, Rien Ne Marche Jusque Là. Pour Obtenir Une Affectation Dans Une Institution Sanitaire Publique Il Faudra Depenser Plus De 300$ Et Tu Peux Travailler Plus De 4 Ans Sans Être Aligné Ou Touché Tn Salaire. Des Jeunes Médecins Passe D’un Hopital À L’autre Pour Gragner Entre 1-3$ Par Jour.