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Denise Maheho : parcours, expérience et ambitions d’une journaliste qui se voyait en robe d’avocat

Avant de rejoindre le journalisme, Denise Maheho rêvait d’enfiler un jour la toge de magistrat ou d’avocat. Son diplôme en droit privé judicaire en poche, le parcours de la native de Moba semblait tracé. Mais, le déclic vient pourtant du hasard. En effet, contactée par un journaliste de l’Azap (l’actuelle Agence congolaise de presse), Maheho accepte de suivre une formation en écriture journalistique. Et c’est parti pour une carrière.

A l’issue de sa formation en écriture journalistique, Denise Maheho passe avec brio son test et intègre la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) qui ouvrait ses portes pour la première fois à Kalemie, en 1997.

Une carrière fructueuse 

La chance sourit à la nouvelle journaliste, puisqu’elle se voit confiée aux mains expertes d’un directeur de l’information qui aimait partager le savoir. Denise est rodée et passe cinq belles années de travail au sein de la chaine nationale. Grâce à l’aura qu’elle dégageait dans le métier, elle s’est vue aspirée par l’envie de rejoindre la radio des Nations Unies, Radio Okapi, où elle travaillera pendant trois ans, sur place à Kalemie.

Par la suite, elle sera nommée secrétaire de rédaction à la section de la même radio, à Lubumbashi, jusqu’à la fermeture de celle-ci. Correspondante de Radio France Internationale (RFI) depuis 2019, Denise Maheho dirige actuellement le magazine en ligne La Guardia où, elle s’efforce de « traiter l’information de façon assez indépendante », confie-t-elle. Son ambition est grande : « Faire de ce magazine une référence à Lubumbashi et dans le Haut-Katanga » ! 

Une militante des droits de la femme

La journaliste lutte pour la promotion des droits de la femme dans et à travers les médias, au sein de l’Union congolaise des femmes de médias (Ucofem). Pour elle, « la formation est la clé de la réussite ». 

A propos de la place de la femme dans les médias en République démocratique du Congo, elle fait cette observation : « On est avant tout, professionnel. Le statut d’homme ou de femme vient après. » Et d’ajouter : « Pour moi, acquérir une telle expérience, bénéficier de la confiance des autres, dépend de la qualité du travail produit. C’est cette qualité-là qui fera que les gens vous respectent sans penser à votre genre. C’est pourquoi, le parapluie devrait être la qualité du travail : se lancer des défis et être déterminé à les affronter ! »

Cependant un bémol…  

Pour un métier qui s’est beaucoup féminisé surtout au niveau de la faculté, Denise Maheho ne comprend pas où partent toutes les filles formées en journalisme, quand il s’agit de la vie professionnelle active. Pour elle, cette fuite est due à la fausse idée de penser qu’être journaliste c’est facile. Une fois rattrapées par la réalité du travail ardu qu’il y a derrière, les femmes qui sont entrées dans la presse sans trop de conviction, disparaissent.

Néanmoins, comme dans toutes les professions, Denise espère que cette tendance à la défection des femmes sera renversée par une véritable envie de se former et de pratiquer, et surtout sortir de la tête toute idée de facilité dans le métier. « Avec un grain de discipline dans le recrutement et le travail rendu, les femmes de médias mériteront leur place », conclut Denise Maheho.

 

*Cet article est produit en partenariat avec  l’ONG Coopération Education Culture (CEC – Bruxelles), l’Institut pour la Démocratie et le Leadership politique (IDLP-Kinshasa) et l’association Investing in People (IIP – Kinshasa) dans le cadre du programme BOKUNDOLI. En savoir plus sur le programme Bukundoli

 

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