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Détrompez-vous : la RDC reçoit aussi des migrants

He oui ! Le pays de Lumumba, dont les citoyens fuient la famine et l’insécurité pour aller s’établir ailleurs, accueille lui-même un grand nombre de migrants. La RDC attire des étrangers depuis bien longtemps, et la tendance est loin de s’arrêter.

Ils sont Indiens, Libanais ou Ouest-Africains et ils ont fait de la RDC leur seconde patrie, pays où ils travaillent et passent leur vie. Leurs histoires sont diverses mais ont ceci en commun : la RDC est une terre bénie pour eux. C’est ce qui m’a semblé extraordinaire.

Patrick Echembi est un commerçant nigérian vivant à Kinshasa depuis 1996. Il raconte son histoire : « J’ai décidé de m’installer ici car j’y ai trouvé une opportunité de lancer mon activité de vente de pièces de rechange. » L’homme est quadragénaire, père de 6 enfants. Comme lui, nombre d’autres « migrants » voient surtout d’incroyables possibilités qu’offre notre pays aux professionnels de l’import-export.

Migrants européens ou expatriés ?

On fait souvent appel au terme « expatrié » pour désigner les Occidentaux qui s’installent en Afrique pour les affaires et autres activités. Quant au terme « migrant », on le réserve aux Africains qui sont supposés fuir la misère et la pauvreté chez eux. Ce qu’on omet de dire, c’est que les Africains qui se ruent aux portes de l’Europe ne sont pas forcément les plus pauvres de leurs pays. On a beau vouloir se rendre en Europe, il faut être en mesure de payer le prix nécessaire qui équivaut à plus d’une année de revenu moyen dans la plupart des pays du continent.

Mes propos corroborent ceux du géographe français Michel Foucher  pour qui les Etats les plus pauvres ne sont pas les principaux points de départ des migrants vers l’Europe. Cela dit, j’estime que l’expatrié européen en Afrique est un migrant comme un autre. Migrant et expatrié ont tous les deux l’ambition d’aller s’établir durablement dans des pays qui ne sont pas les leurs.

RDC terre d’accueil

Les premiers migrants à avoir foulé le territoire congolais furent sans doute européens. Ils étaient portugais ou italiens. L’histoire nous raconte les récits de ces aventuriers, marins ou simples opportunistes, qui se sont rendus maîtres de l’actuel République démocratique du Congo par la violence, et des fois par la ruse. On peut les considérer comme la première génération de migrants. Ils ont été très vite rejoints par les citoyens de plusieurs autres Etats européens quand le vaste territoire de 2 345 000 Km2 a été érigé en colonie par la volonté de la Belgique.

Après l’indépendance, l’immigration a été principalement alimentée par les ressortissants des nations ayant, comme la nôtre, obtenu le droit de disposer d’eux-mêmes : Inde, Liban et certaines                                       autres nations ouest-africaines. Ces Ouest-Africains (ou « Westaf ») sont l’exemple d’une intégration réussie à Kinshasa, la capitale congolaise. Leurs descendants s’expriment en lingala (langue parlée à Kinshasa) et vivent paisiblement au milieu des autochtones. Leurs maîtrises de l’art de faire des amuse-gueules à base de viande de chèvre fait le bonheur de nombreux habitués des débits de boisson des communes de Kalamu et Barumbu dans la capitale.

Migrants chinois

La dernière génération de migrants est inévitablement celle des citoyens chinois. Il est devenu habituel que sur un vol Addis-Abeba-Kinshasa, les ¾ des passagers soient des Chinois. J’ignore si on peut trouver ce genre de tendance sur les autres lignes en partance de la capitale éthiopienne. Mais en tout cas, c’est de nature à faire bondir tout militant des causes identitaires quelque part en Europe.

En 2009, l’Office international de migration évaluait le nombre d’étrangers vivant au Congo, réfugiés mis à part, à plus de 200 000 personnes. Depuis lors, ce chiffre a sans doute évolué en hausse. Oui, la RDC est aussi une terre qui reçoit des migrants.

 


Vous pouvez relire aussi : Kinshasa : les Chinois dans les petits commerces, la population mécontente

 

*Cet article est publié dans le cadre du projet Naila (Nouveaux acteurs de l’information en ligne en Afrique). Il s’agit d’un projet de CFI comprenant 11 médias africains dont Habari RDC.

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Les commentaires récents (1)

  1. Et bien les chiloies à Kolwezi manger même du bikari! Ce même drôle que certain d’entrés eux on des noms comme kolonji ,kabwita…bukasa ils parlent swahili sans faute!!