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Faire la différence quand on agit au nom de l’État et en tant qu’individu

Comment distinguer quand ceux qui nous gouvernent agissent en tant qu’officiels et en tant que personnes privées ? Pas facile de faire la différence. Et cela crée des malentendus. Voici quelques exemples.

Récemment, le gouverneur de Kinshasa a autorisé une marche de l’opposition. Mais quelques temps après, le même gouverneur s’est adressé aux Kinois, en mettant en garde ceux qui prendraient part à une manifestation qu’il a lui-même autorisée.

On peut considérer qu’en autorisant la marche, Ngobila l’a fait comme autorité de la ville, donc représentant de l’État. Par contre, en demandant aux gens de ne pas participer à la marche de l’opposition, il a agi comme membre d’une plateforme politique qui n’a rien à voir avec l’État congolais.

Autre exemple : la plateforme Union sacrée avait réservé au chef de l’État un accueil chaleureux lors de son retour au pays le 04 novembre dernier. Seulement, l’Assemblée nationale a donné à cet accueil un caractère officiel, en invitant les députés à y prendre part. Cela a même été retransmis en direct à la radiotélévision nationale congolaise (RTNC).

Faire le distinguo entre un message officiel et un discours personnel

Plusieurs de nos dirigeants ne savent pas faire la différence entre la fonction officielle et l’appartenance à un camp politique. Que l’on soit membre d’un parti politique ou pas, quand on occupe une fonction étatique, on est au service de toute la nation.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa fait partie de la plateforme politique du chef de l’Etat. Sur papier, il a autorisé la marche. Ensuite il a fait une vidéo pour mettre en garde les Kinois qui comptaient prendre part à cette manifestation. Sincèrement, cela m’a choqué, et c’est une erreur de sa part. Dans cette vidéo publiée sur son compte Twitter officiel, Gentiny Ngobila s’adresse à la population kinoise en tant que gouverneur de la ville de Kinshasa. Derrière lui, on aperçoit le drapeau du pays, celui de la ville de Kinshasa ainsi que la photo du chef de l’Etat. Tous ces éléments prouvent qu’il s’agissait bien d’un message officiel.

La même erreur administrative s’est produite à l’Assemblée nationale. Le rapporteur de l’Assemblée nationale a invité les députés à se présenter au Palais du peuple. Motif : se rendre à l’aéroport en vue de réserver au chef de l’État un accueil triomphal. Pourtant, cet accueil n’avait aucun caractère officiel.

Les gouvernants doivent faire la part des choses

Nous ne pouvons pas refuser aux autorités le droit à la liberté d’expression. Ils ont également le droit de s’exprimer et de faire savoir leurs opinions personnelles. Seulement, elles doivent bien clarifier la nature de leur discours chaque fois qu’elles s’expriment en tant que politiques.

Si le discours tenu n’est pas un message officiel, il serait mieux de préciser qu’il s’agit d’une opinion personnelle et éviter d’utiliser le cadre et les moyens de communication officiels pour un message non officiel.

 

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