En vue de lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes, notre Constitution consacre le principe d’égalité de droits, de chance et de sexe. Théoriquement, ce principe consiste à assurer l’accès des femmes et des hommes aux mêmes opportunités, droits et conditions matérielles, tout en respectant leurs spécificités.
En effet, l’article 12 de la Constitution congolaise stipule que tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois. L’article 14 in fine renchérit en précisant que la femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.
Il y a également la loi n° 15/013 du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité. Cette dernière a pour but la promotion de l’équité de genre et de l’égalité des droits, de chances et de sexes dans toute la vie nationale, notamment la participation équitable de la femme et de l’homme dans la gestion des affaires de l’Etat.
Mais dans la pratique, « comment donner du sens au concept parité entre les femmes et les hommes ? » La journaliste et blogueuse Nathalie Sala répond à cette question.
« Parité ne veut pas dire favoritisme »
La parité signifie qu’il n’y a pas distinction entre l’homme et la femme. C’est-à-dire, on ne relègue pas l’un ou l’autre au second plan par rapport à son genre, mais on les considère tous au même niveau. Cela ne doit pas se faire uniquement dans un ou deux domaines mais dans tous les secteurs de la vie. Cependant, donner les mêmes chances à tout le monde ne veut pas dire qu’il faut favoriser une catégorie au détriment de l’autre au nom de la parité.
Notez que le favoritisme est l’attitude qui consiste, pour une personne dépositaire d’une autorité ou d’un pouvoir de décision, à accorder des faveurs injustifiées, à octroyer des avantages sans tenir compte de la compétence, du mérite, de l’équité ou de la loi, au profit de ses protégés ou des proches. Malheureusement, beaucoup de femmes confondent parité et favoritisme.
Les femmes doivent se distinguer pour être à la hauteur
On ne peut pas confier un poste ou une responsabilité à une femme uniquement à cause de son genre ou pour atteindre un quota. Selon Nathalie Sala, nommer une femme à un poste simplement parce qu’elle est femme, sans tenir compte de sa capacité à pouvoir apporter les résultats qu’on attend d’elle ou de ses compétences n’est pas juste. Les femmes doivent être en mesure d’apporter un plus dans la société, en travaillant pour acquérir les compétences reconnues par tous. Dès lors qu’une personne manque de compétence pour un poste, que ce soit un homme ou une femme, je ne pense pas que la personne mérite ce poste, précise Nathalie.
On est dans une société où les hommes ont toujours été mis en avant, c’est donc normal que les femmes soient enthousiasmées quand on parle parité. Mais au-delà de cela, on doit donner un sens à ce concept.
Rien n’est impossible aux femmes
La meilleure façon pour les femmes de donner un sens au concept parité, est de se valoriser un peu plus en ayant ce qu’il faut en termes d’attitude, de compétence et d’expérience, affirme cette journaliste et blogueuse. Elle poursuit en disant, en tant que femmes, on doit se former et montrer qu’on est en mesure d’aller au-delà des barrières que l’on nous a placées par la manière dont la société conçoit les femmes. Pour ce faire, « il faut travailler sur nous-mêmes, apporter de la valeur à ce que nous sommes en apprenant, s’exerçant et en acquérant de l’expérience pour pouvoir atteindre les objectifs qui nous sont assigné », dit Nathalie.
A toutes les jeunes et toutes les petites filles, j’aimerais vous dire que, vous n’êtes pas moins que vos frères ou moins qu’une autre personne. Non, vous êtes des personnes humaines à part entière, vous êtes complètes. « Ne vous sous-estimez pas, acceptez-vous en tant que femme, aimez-vous, rêvez grand et surtout travaillez dur pour réaliser vos rêves », a-t-elle conclu.