Model de Forage, construit à Kinshasa et dans certaines provinces par la Société SOFOCO, @Photo Droits Tiers
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L’eau de forage, une alternative à la Régideso à Kinshasa ?

A Kinshasa, nous nous plaignons souvent de mauvais services de la Régideso. Je pense que la solution pourrait être le recours à l’eau de forage. Dans mon quartier, nous en faisons déjà l’expérience. Ce n’est  pas aussi aisé que ça, mais c’est mieux que rien. 

J’ai effectué ma petite descente sur le terrain au quartier Salongo, dans la commune de Lemba où j’habite, pour remplir d’eau mes 2 bidons de 25 litres. Face aux difficultés de la Régideso dans la desserte en eau potable, l’eau des pluies était jusque-là la solution, à côté des puits traditionnels devenus rares. 

Le quartier Salongo est bon, mais pas d’eau

Dans ce quartier, pourtant résidentiel, l’eau est une ressource rare et très recherchée. Voir un enfant jouer avec de l’eau scandalise plus que le tapage diurne ou nocturne. On a tous entendu le fameux : « Salongo eza bien pona ko kolisa bana mais pasi ya mayi nde likambu »  (Salongo est un bon quartier pour l’épanouissement des enfants, mais c’est le manque de manque d’eau potable). 

Sur mon chemin de retour, je croise deux femmes du quartier, pleines de force, portant des bassins et des seaux vides qu’elles entendent remplir pour les travaux ménagers. Elles viennent aussi du forage du « centre » vers le petit sentier qui mène à une école méthodiste baptisée « chantier » car toujours en construction depuis bien des années. Ces pauvres femmes font malheureusement 5 à 10 km par jour pour avoir un peu d’eau. Sans compter les travaux ménagers qui les attendent. 

L’eau de forage est une eau plus proche de celle de la Regideso. Elle a un bon goût et paraît  aussi claire. De l’extraction à la redistribution, elle suit un filtrage conséquent. C’est de la bonne eau avec un prix bon marché : 200 FC par récipient. L’avantage est que dans le forage que j’ai visité, on ne tient pas compte de la taille du récipient, que ce soit pour un bidon de 10 litres ou de 25.

Le coût d’installation, un obstacle majeur

Pour en savoir un peu plus, j’ai échangé avec Jean Ondotsha, assistant au département de pétrole et gaz à la faculté des sciences à l’Unikin. Selon lui, « un forage d’eau peut aller – retenez votre souffle -, jusqu’à 20.000 dollars américains suivant la profondeur de la nappe (20 mètres, 30 mètres, ou plus). Sans compter la main d’œuvre ». 

Et d’ajouter : « C’est parce qu’il faut d’abord étudier le type de sol, car le sol a un impact sur les matériaux de forage. C’est pourquoi le prix varie d’un lieu à un autre. » Et si ça vous intéresse, il faut passer par le ministère du Développement rural avant de construire un ouvrage de forage.

Ce problème de pénurie d’eau touche plusieurs quartiers de Kinshasa. L’État doit absolument trouver une solution. Je pense qu’on peut déjà construire des forages communaux. Ou subventionner des ONGD pour les construire et les gérer, à défaut d’améliorer les services de la Régideso. 

 

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Les commentaires récents (6)

  1. Vous avez complètement raison
    mais mon frère que fait l’État ?
    La capacité d’un régime responsable se prouve dans des cas pareils
    Quelque chose qui ne coûtera presque rien à l’État mais vaut la peine à son petit peuple avec autant des sources d’eau que nous possédons

    Je crie que nous Avons des acteurs politiques moins visionnaires qui ne mettent presque pas les petites difficultés de son petit peuple sur la table

    Cette histoire de manque d’eau date

  2. merci beaucoup pour ce commentaire et partage de l’information, depuis 2014, notre association Etude d’impact et de norme environnemental EIENE en sigle, nous avons toujours déploré la situation de pénurie d’eau qui prévaut au Quartier Salongo, dans la Commune de Lemba, mais sans succès. Tant que la loi de 2015 sur l’eau n’est pas toujours mis en application et surtout la mise en place de ses mesures d’application de celle-ci, nous aurons des difficultés dans ce secteur.
    Raphael OKONDA, chercheur en droit international de l’eau douce.

  3. pour sortir de ces difficultés, il faut faire un plaidoyers pour l’application de la loi sur l’eau de 2015 et la mise en place des mesures d’application de la dite loi. Nous, dans notre organisation, Etude d’impact et de norme environnemental, EIENE en sigle, nous avons plusieurs fois déploré la situation que vit les habitants du Quartier Salongo, Dans la Commune de Lemba, mais sans succès, alors que Salongo est considéré de QUARTIER des intellectuel car rempli des professeurs des universités. Ce quartier a été créé depuis plus de 40 ans mais n’ont jamais bénéficié des services de la REGIDESO, société chargée de la distribution et de la commercialisation de l’eau en République Démocratique du Congo? Se/ Raphael Okonda, chercheur en droit international de l’eau douce.

  4. merci beaucoup pour ce commentaire et partage de l’information, depuis 2014, notre association Etude d’impact et de norme environnemental EIENE en sigle, nous avons toujours déploré la situation de pénurie d’eau qui prévaut au Quartier Salongo, dans la Commune de Lemba, mais sans succès. Tant que la loi de 2015 sur l’eau n’est pas toujours mis en application et surtout la mise en place de ses mesures d’application de celle-ci, nous aurons des difficultés dans ce secteur.
    Raphael OKONDA, chercheur en droit international de l’eau douce.

  5. Biensur qu’il révient au pouvoir public la question de la desserte en eau potable,mais alors nous soutenons les ONGs et individus qui réalisent les ouvrages d’exploitation des eaux souterraines enfin de couvrir tant soit peu un rayon des habitats à sa proximité en attendant la volonté manifeste du pouvoir à se sujet là.
    La question de l’eau est une affaire de tous le monde au regard de son importance dans la vie des êtres vivants.