A chaque élection du président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), la crédibilité de cette corporation des journalistes en prend un coup. C’est parce que le congrès de l’UNPC se retrouve à commettre les mêmes erreurs. Pourquoi reconduire la même personne désavouée par les journalistes ? Comme si l’UNPC a pour principe : on ne change pas l’équipe qui perd.
Le mandat du comité sortant de l’Union nationale de la presse du Congo était terminé depuis 2018. Kasonga Tshilunde, qui dirige la corporation, s’est octroyé un glissement de deux ans. Et durant son mandat, l’UNPC n’a brillé en rien. Voilà qu’on lui accorde un deuxième mandat. L’élection a eu lieu à Moanda au Kongo-Central.
Une élection parrainée par des politiciens
Ce n’est un secret pour personne que l’Union nationale de la presse du Congo est sous la coupe du pouvoir en place. Cela a souvent été le cas en République démocratique du Congo. C’était le cas sous le régime de Joseph Kabila et la même chose aujourd’hui. La preuve, c’est Denise Nyakeru, l’épouse du chef de l’État, qui a présidé le congrès de l’UNPC à Moanda, sans qu’on ne sache en quelle qualité. Si bien que sur les réseaux sociaux, un journaliste en colère a qualifié la première dame d’être devenue « la nouvelle autorité morale de l’UNPC ». Conséquences : la corporation des journalistes reste fidèle à sa réputation d’être manipulée par des politiciens.
Des journalistes sans salaires ni contrat de travail
Sur ce point, tous les comités dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’UNPC ont échoué. On a laissé des médias (radio, télévision, journaux papiers ou en ligne) pousser comme des champignons, la plupart sans formation ni moyens de payer leurs personnels. Ainsi, n’étant pas payé par le média qui l’emploie, le journaliste vit de la flatterie et de la mendicité auprès des politiciens ou des hommes d’affaires. Un comportement ridicule dénommé en RDC : « phénomène coupage ». Ce phénomène a clochardisé honteusement les professionnels des médias congolais, car c’est l’unique moyen pour eux de survivre.
Je m’attendais à ce que, pour être élu président de l’UNPC, tout candidat s’engage à se battre pour que soit fermé tout média qui ne paie pas les journalistes et qui ne leur a pas fait signer un contrat de travail en bonne et due forme. Hélas, on a reconduit Kasonga Tshilunde, oubliant que sous son mandat la pauvreté des journalistes s’est accrue. On aurait dû avoir un jeune à la tête pour apporter du sang neuf et faire bouger les choses.
Mais je sais que l’argent a circulé comme d’habitude. On parle d’un don de 100 000 dollars offert par la Fondation Denise Tshisekedi pour l’organisation de ce congrès de l’UNPC.
Quant à moi, j’ai honte de ces professionnels des médias qui élisent mal leurs dirigeants et qui par la suite continuent à se plaindre de la léthargie de la corporation.