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Election présidentielle : le Sud-Kivu fait du bruit pour le respect des délais constitutionnels

La société civile du Sud-Kivu vient de lancer sa campagne : « Une minute de prière et de tapage pour la paix en RDC ». Cette campagne vise à revendiquer la tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel (avant décembre 2016), ainsi que la sécurisation des habitants de Beni.

A midi pile à Bukavu, la cloche de l’église sonne le début de cette campagne populaire. Simultanément, on entend du brouhaha par-ci, par-là. Il est temps, non seulement de prendre une petite pause pour aller déjeuner, mais aussi d’exiger la tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel.

Je suis très concentré au bureau depuis le matin. Mais à la mi-journée, un collègue de service se met à siffler, dautres enchaînent et tapent sur les tables. Et il y a ceux qui commencent à prier à haute voix. Comme le tapage est de plus en plus fort dans le bureau, je monte l’escalier pour me reposer sur le balcon. Celui-ci donne sur l’artère principale de la ville. Et je constate que l’appel lancé par le bureau de coordination de la société civile est suivi.

« Nous exigeons les élections dans le délai constitutionnel »

Ça sonne dans tout Bukavu : les klaxons des taxis et des motos, des tambours… On peut aussi voir des hommes, des femmes et même des enfants avec des sifflets, des casseroles, ou encore des bidons.

Après le tapage, les propos sont toujours les mêmes : « Tuna omba uchaguzi ya rais mupya mu délai ya Constitution », « Nous exigeons la tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel ». D’autres crient : « Nous voulons que le traître qui se cache derrière les FARDC dans le dossier de Beni soit démystifié. Qui bloque la sécurité de Beni ? »

Même les églises qui n’ont  pas l’habitude de faire sonner leurs cloches à 12 heures entrent dans la danse. L’ambiance est la même dans l’hôpital en face de notre bureau où tout le personnel soignant, les gardes-malades et quelques patients viennent crier à l’extérieur. On dirait une catastrophe qui s’annonce !

Le chien aboie et la caravane passe ?

Une dizaine de minutes plus tard environ, un silence froid sinstalle dans la ville. Un observateur comme moi s’inquiète de la situation. L’est de la RDC a toujours été l’endroit stratégique pour changer les choses dans le pays. Ainsi, un vieil homme à côté de moi dit : « Attendons voir d’abord ce qui sortira du dialogue convoqué à Kinshasa. Et si les politiques étaient d’accord pour former un gouvernement d’union nationale et prolonger un tout petit peu le mandat du Président Joseph Kabila, à quoi alors cela vous aura aidé de crier comme ça ? »

A entendre cette discussion improvisée, je repense au dicton, « le chien aboie et la caravane passe ». En tous cas, ce tapage est une réussite à Bukavu même s’il nest pas encore bien observé dans certains coins de la province du Sud-Kivu. La Constitution indique que tous les Congolais ont le devoir de mettre en échec tout individu ou groupe d’individus qui saccrocheraient au pouvoir au-delà du délai constitutionnel, reniant ainsi les principes de la démocratie.

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Les commentaires récents (1)

  1. l’Union fait la force dit-on,espérons que cet acte cissiterait les esprits de nos gouvernants inconscient.courage