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Sans emploi, ils utilisent leurs diplômes pour cultiver la terre

Au Congo, ce qui arrive souvent aux jeunes après l’université, c’est la désillusion. Après avoir fini leurs études, les jeunes  se rendent souvent dans les milieux urbains espérant trouver le travail de leur rêve. Malheureusement, beaucoup ne trouvent pas d’emploi. Face à ce défi, quatre jeunes diplômés ont décidé de se lancer dans l’agriculture et l’élevage. Leur histoire nous est racontée ici en image par le blogueur Joseph Tsongo.

Face au défi de l’emploi, quatre jeunes du Rutshuru, tous détenteurs d’un diplôme, ont décidé de se tracer un autre chemin de vie : ils se sont lancés dans l’agriculture et l’élevage. Un métier que beaucoup de Congolais diplômés n’aiment pas. Mais ces jeunes du Rutshuru (Serge Simboni, Justin Kalehgesere, Sikuli Demande et Justin Kithima) gagnent désormais leur vie en faisant la culture des vivriers, l’élevage des abeilles et des poissons.

« Hier, je passais mon temps à chercher un emploi mais sans succès. Aujourd’hui, grâce à l’agriculture, j’ai une vision plus claire de mon avenir », raconte Serge Simboni, technicien en développement rural. A 6 heures du matin, le jeune homme est déjà levé. « Il est temps, allons travailler », lance-t-il à ses amis, houe à la main et sac sous le bras.

Le travail du jour consiste à sarcler les patates-douces, entretenir les étangs, nourrir les poissons, surveiller les abeilles… Pendant ce temps, un soleil paresseux se fraie lentement un passage dans le ciel de Kahunga, localité située à quelques 5 kilomètres de l’agglomération de Kiwanja où habitent nos quatre jeunes.

Un peu de fraicheur dans les champs, des cris d’oiseaux, des vents légers qui soufflent… C’est dans ce milieu naturel que ces jeunes messieurs passent la plupart de leur temps. « Plus besoin d’envier ceux qui travaillent dans des ONG. Nous faisons de l’agriculture », affirme Sikuli, l’un de ces jeunes hommes en désherbant autour d’un étang piscicole. Il a, comme ses collègues, troqué ses stylos contre les outils agricoles.

Les jeunes surveillent les abeilles dans l’une des ruches qu’ils entretiennent.
Hier chômeurs, aujourd’hui « agri-preneurs »

Serge Simboni, Justin Kalehgesere, Sikuli Demande et Justin Kithima sont de jeunes gens d’abord généreux. Ils habitent le même quartier et chacun a un diplôme universitaire : « Avoir un diplôme sans emploi, on est comme une coquille vide », ironise Justin Kithima, diplômé en gestion des entreprises. En quête d’emploi juste après ses études en 2014, il s’est fait escroquer. « Des gens d’une pseudo ONG m’ont appelé au téléphone me demandant d’envoyer 500$ pour m’embaucher. J’ai envoyé l’argent, mais depuis, ils sont injoignables », témoigne Justin Kithima. C’est alors qu’il s’est tourné vers ses trois camarades d’université dont l’expérience de recherche d’emploi s’était également soldée par un échec.

Du coup en 2015, ces quatre jeunes ont décidé d’essayer ensemble l’agriculture, un truc qu’eux-mêmes qualifiaient au départ de drôle d’idée. « On n’a pas besoin d’une recommandation pour faire de l’agriculture, mais de la vision et de la détermination », estime Justin Kaleghesere, rappelant certes que cela n’était pas facile du tout au départ. « Nous avons usé de notre force physique pour cultiver », dit-il.

Déjà après la première saison agricole (6 mois), ces quatre jeunes ont récolté une vingtaine de sacs de maïs et de haricots. Serge Simboni explique : « Nous avons vendu une partie de la production pour acheter des planches avec lesquelles nous avons fait des ruches pour loger les abeilles. Nous en avons aujourd’hui une cinquantaine et par ruche nous récoltons du miel tous les trois mois. » Et d’ajouter : « C’est une bonne affaire, on peut y gagner jusqu’à 500$ la saison. »

L’agrobusiness ou une porte vers un avenir plus rassurant
Les jeunes nourrissent les poissons.

Ces jeunes visionnaires ont associé à leurs activités l’élevage des poissons. « L’agriculture promet et nous voulons exploiter tous ses domaines », confirme Serge en montrant six étangs piscicoles qu’ils ont aménagés. « Nous élevons des poissons tilapia et espérons qu’au bout de quelques années, nous serons parmi ceux qui nourrirons la région », se prend-il à rêver.

Les jeunes surveillent la croissance des poissons dans l’un de leurs étangs.

Ces quatre jeunes du Rutshuru ont ainsi vaincu le chômage. Aujourd’hui, chacun d’entre eux rêve d’un lendemain meilleur. « Je voudrais me marier bientôt », s’écrie l’un d’eux, Justin Kithima. Il exhorte les jeunes qui hésitent encore à se tourner vers l’agriculture pour gagner leur vie. « Le Congo changera avec des idées positives et réalistes, » conclut Serge Simboni.

 


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Les commentaires récents (2)

  1. Je suis vraiment tres heureux de constanter les jeunes diplomes ont pu survenu dans leur grace a la griculture um metier noble mais peux des gents qui cinsidere ce metier ,ma question est celle ci comment peut ont trouver les materielles et les moyen qui va nous permettre de nous lancer dans ce metier? Merci