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[Enquête] Droits fondamentaux de la personne humaine, trois résultats sans appel

Beaucoup n’ont peut-être pas lu ou entendu cela dans les médias en RDC. Le pays fournit des efforts visibles, du point de vue des défenseurs des droits humains, dans certains secteurs comme l’alimentation. Même si la tendance est à une pression de la faim dans plusieurs régions du pays. Mais d’autres indicateurs, selon les mêmes personnes interrogées par une enquête, restent mal perçus. C’est le cas de l’éducation par exemple.

L’enquête en question date de 2020 et appartient à l’Initiative pour la mesure des droits humains (HRMI). Il s’agit d’un projet collaboratif qui rassemble des professionnels des droits de l’homme, des chercheurs, des universitaires engagés dans la défense des droits humains. La HRMI bénéficie de l’appui de Motu Economic and Public Policy Research, un institut de recherche à but non lucratif basé en Nouvelle-Zélande. C’est l’un des principaux think-tanks dans le monde, selon le site web de l’organisation.

Ses enquêtes s’appuient notamment sur les témoignages des défenseurs ou des observateurs reconnus des droits humains dans chaque région concernée. En 2018, 2019 et 2020, elle a pu établir des données sur trois facteurs des droits humains. Il s’agit de la qualité de la vie des populations, notamment le droit à la vie. A ce propos les droits de qualité de vie, l’organisation s’appuie sur des données publiques, objectives et internationalement comparables. Pour le droit à la santé, par exemple, l’organisation calcule les scores en utilisant le taux d’enfants vivant au-delà de l’âge de 5 ans, le taux de survie des adultes, le taux d’utilisation des méthodes contraceptives modernes, ainsi que le taux de nouveau-nés sans faible poids de naissance.

Elle examine également le niveau d’autonomisation des citoyens (liberté de réunion, d’expression, etc.). Enfin, ces enquêtes portent aussi sur l’intégrité physique avec pour droits courants, la protection contre la torture et les arrestations arbitraires.

La qualité de la vie

Il s’agit des droits économiques et sociaux. L’enquête montre que la RDC se rapproche de la moyenne, par rapport à d’autres pays pris en compte. L’alimentation et la santé atteignent les 72 et 73% des appréciations des personnes interrogées. Pas de données pour l’éducation alors que le logement et l’emploi réunissent seulement 46 et 42%.

Au sujet du droit à l’alimentation, le pays « est en train de réaliser 72,5 % de ce qui devrait être possible à son niveau de revenu (mesuré par rapport à l’indice de référence ajusté au revenu) », indique l’organisation. Ces chiffres restent les mêmes depuis 2018.

Intégrité physique

Le Congo a réalisé des progrès notés par les personnes considérées par l’enquête. La situation du respect de l’intégrité physique des personnes a été évaluée à partir de la question suivante : « Dans quelle mesure le gouvernement de la République démocratique du Congo respecte-t-il chaque droit ? » Les répondants ont attribué des côtes sur une échelle de 1 à 10 établie par HRMI.

Il s’en dégage que les arrestations arbitraires ont baissé à 3,8 sur 10. Mais les disparitions forcées demeurent élevées (5,8), suivies des exécutions extrajudiciaires (4,4), les tortures et mauvais traitements (4,1) sur 10.

En revanche, le pays n’a pas fourni d’efforts au sujet de la peine de mort. La justice continue de la prononcer, même si les peines prononcées se commuent en peine de prison à perpétuité. C’est en vertu d’un moratoire que le pays applique sur ce principe du code pénal encore actif.

En résumé, l’enquête explique que plusieurs personnes ne se sentent pas à l’abri d’un ou de plusieurs des éléments ci-haut évoqués.

Autonomisation

Enfin, au sujet de l’autonomisation, il faut noter que le pays atteint la note de 5,2 sur 10. Ce score suggère que de nombreuses personnes ne bénéficient pas de leurs libertés civiles ou politiques. Il s’agit des points les plus chauds en RDC depuis de nombreux régimes politiques : liberté d’expression, de réunion, d’association et de droits démocratiques.

Les réunions et associations ainsi que la liberté de participer aux manifestations citoyennes font encore l’objet des problèmes en RDC (5,7 sur 10 chacune). Mais les scores s’améliorent. En revanche, les choses ne s’améliorent pas assez au sujet de l’expression et des opinions (4,2). Visiblement, les promesses du président Tshisekedi ont du mal à se concrétiser. Non pas qu’il soit personnellement engagé dans la répression. Mais il semble ne pas avoir réussi à enrayer les anciennes habitudes, y compris dans son propre camp.

 

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