L’année 2021 tend à s’achever comme elle a commencé : dans l’inquiétude ! C’est pour des millions d’enfants victimes de malnutrition au Soudan du Sud, au Nigeria, en RDC…
Selon l’Unicef, les enfants comptent parmi les premières victimes de la malnutrition. Il y a 3,3 millions d’enfants concernés par une crise aigüe de malnutrition. Pas de doute : c’est une violation grave des droits humains. Dans l’ensemble, au moins 27 millions de Congolais sont touchés.
Insécurité alimentaire et malnutrition grave
En RDC, la situation est plus grave. La malnutrition touche presqu’une personne sur trois dans ce pays miné par plusieurs conflits qui expliquent en partie cette crise, si l’on en croit les humanitaires.
Mais l’insécurité persistante ne suffit pas pour parler de malnutrition. Puisque toutes les régions ne sont pas concernées par les violences armées qui rendent difficiles les activités agricoles comme dans les Kivu. Or, dans ces mêmes régions meurtries, les paysans cultivent quand-même. Parfois, ils le font mieux qu’ailleurs où on souffre de faim sans bruits de coups de canons.
Le problème est alors celui de mauvaises politiques publiques en matière d’agriculture et d’alimentation. Ce problème repose en majeure partie sur la corruption et le détournement des fonds alloués à l’agriculture.
Le plus emblématique est le célèbre sujet de détournements qui valent des démêlés judiciaires à l’ancien Premier ministre Matata Ponyo. Il est accusé d’avoir surfacturé les matériels du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. « Un fiasco à 80 millions de dollars ! »
Mais cette accusation ne suffit pas non plus. D’après les récentes révélations dans la presse congolaise, Matata Ponyo et des membres de son gouvernement ont aussi détourné des fonds destinés à un projet censé être généralisé dans le pays, dans le but à termes, de lutter contre la dépendance des importations d’aliments de base.
Violation des droits humains fondamentaux
Dans le Haut-Katanga, par exemple, il faut chaque année importer 800.000 tonnes de maïs pour que la population des villes de Lubumbashi, Likasi et Kipushi puisse se nourrir.
Il s’en suit donc que les régions ainsi que les personnes qui ne peuvent pas s’offrir des biens importés, souvent plus chers surtout en milieu rural, s’exposent à une alimentation insuffisante. C’est sans compter le fait qu’il manque pratiquement partout des routes pour acheminer les productions rurales en ville.
Or, c’est une responsabilité du gouvernement de s’assurer que les citoyens accèdent à une alimentation suffisante et saine. La Constitution de la RDC, en effet, oblige le gouvernement à garantir à tout citoyen son droit à l’alimentation. C’est un droit fondamental de l’être humain.
Il faut que quelqu’un réponde de ces violations des droits humains. Et il me semble que les Congolais en situation alimentaire et économique plus stable ont le devoir de militer en faveur de leurs compatriotes en difficulté.
Car, il y a risque que certains parmi eux tombent dans l’insécurité alimentaire, si la gouvernance économique ne s’améliore pas. Et c’est la nouvelle alerte de l’ONU en cette fin d’année.
La malnutrition est un problème de santé publique. Sans une bonne politique nutrionnelle, éradiqué ce fléau est impossible. En Rdc, dans sa parti Est, nous avons une prévalence significative.