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Enrôlement des électeurs à Mbujimayi : les agents électoraux impayés depuis deux mois

Voici deux mois jour pour jour que les agents électoraux de la Ceni du Kasaï-Oriental n’ont pas été payés. Le mécontentement commence à se faire sentir tant du côté du personnel temporaire de la Ceni que des policiers commis à la sécurisation des centres d’enrôlement.

 Les opérations d’enrôlement des électeurs dans la province du Kasaï-Oriental ont été lancées tambour battant le 30 avril dernier, en présence du vice-président de la Commission électorale nationale indépendante, Norbert Basengezi. Hélas, jusqu’à ce jour, les contrôleurs techniques et les membres des centres d’inscription n’ont toujours pas touché leurs salaires. Représentez-vous plus de 60 jours de travail intense sans salaires dans une province où l’on vit au jour le jour.

La grogne couve

Au vu de la situation de crise économique qui sévit à Mbujimayi, les travailleurs temporaires de la Ceni dans le Kasaï-Oriental menacent de boycotter certaines activités liées à l’enrôlement des électeurs. Ils envisagent par exemple de ne plus mettre à jour les statistiques des opérations. D’autres voudraient carrément fermer les portes des centres d’inscription pour contraindre la hiérarchie à payer les salaires. Déjà, les contrôleurs techniques provinciaux et territoriaux de l’antenne de la Ceni du territoire de Tshilenge appellent à des journées sans statistiques.

Parmi les mécontents, il y a surtout les policiers déployés pour sécuriser les centres d’inscriptions. Plusieurs de ces policiers n’obéissent plus aux ordres. Ils tirent des coups de feu parfois en pleine journée, créant la panique parmi la population. Au lieu de payer ces policiers, la Ceni a préféré les remplacer, alors qu’ils réclament simplement leur dû. En plus des salaires non payés, il y a également les frais de communication et de transport qui ne sont toujours pas versés au personnel de la Ceni. Les contrôleurs techniques et les membres des centres d’inscription utilisent leurs propres moyens.

Contacté par Habari RDC, le chargé de l’éducation civique et électorale de la Ceni Kasaï-Oriental, Pierre Kenemo, reconnaît ces retards de paiement des agents temporaires. Selon lui, la situation pourrait être réglé incessamment.

 Des risques à éviter

Si la Ceni ne songe pas à payer rapidement son personnel et les policiers, les risques sont énormes : les policiers et les membres des centres peuvent décider de se payer eux-mêmes en vendant ou en fuyant avec le matériel électoral. Au final, l’enrôlement risque de prendre fin sans que les 1 325 000 électeurs prévus sur toute l’étendue de la province, ne soient enregistrés.

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