Que va être l’après-Kabila au Congo ? Les espoirs sont nombreux, tellement les premiers signes ont été révélateurs d’un désir profond de changement. Pourtant, des craintes subsistent, au vu des contestations qui entourent la victoire de Félix Tshisekedi. Notre blogueur Daniel Michombero a récolté les avis de quelques jeunes Kinois dans les rues de la capitale.
Un groupe de jeunes filles et garçons au rond-point Huilerie dans la commune de Kinshasa a attiré mon attention, raconte le blogueur. Ils débattaient de ce que serait la vie du Congolais après Kabila. Et l’un d’eux, Patrick Mwaba est optimiste. Il explique sa position : « Nous allons avoir la paix dans notre pays. C’est Kabila qui était responsable de tous les problèmes que nous avons connus. Imaginez le nombre de morts dans les Kivu, le Kasaï ou le Katanga, sans qu’il n’ait pu y faire quoi que ce soit. » Le jeune homme pense que la situation sera différente avec Félix Tshisekedi. A titre d’exemple, il mentionne la récente manifestation des étudiants de l’Université de Lubumbashi. « Le président s’est directement prononcé pour faire baisser la tension. Une enquête a été immédiatement ouverte pour établir les responsabilités. » Patrick conclut que le règne de Kabila ne devrait plus rester qu’un lointain souvenir.
Damien Shambuyi est du même avis que Patrick : « J’ai 27 ans, mais j’ai vécu le calvaire depuis ma naissance. Ce changement ou cette alternance au sommet de l’État nous l’attendions tous de pieds fermes. »
Un président nommé ne changera rien
C’est ce que pensent d’autres jeunes que j’ai rencontrés dans les rues de Kinshasa. Les doutes sur l’élection de Félix Tshisekedi leur font croire que le nouveau régime n’est qu’une continuité du règne de Kabila.
Patricia Ilunga, une jeune fille habitant la commune de Mont-Gafula, se dit convaincue que c’est Martin Fayulu le vrai gagnant des élections du 30 décembre et que ç’aurait été lui le vrai changement. « Je n’attends rien de ce gouvernement de nomination. Il aura peu de marge de manœuvre, le Congo prend une très mauvaise direction », s’indigne-t-elle.
Entre espoirs et craintes, le Congolais est partagé.