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Et si les jeunes pouvaient cesser les injures ?

En République démocratique du Congo, les jeunes se sont trouvé un nouvel « emploi ». Disons, en réalité, une occupation leur permettant d’oublier, tant soit peu, leur misère, ainsi que la souffrance que leur imposent d’interminables crises politiques.

Les jeunes congolais lettrés ou illettrés se sont donné comme travail d’injurier et de dénigrer leurs compatriotes. Souvent, ils le font sur instigation de leaders politiques. Plus grave, tout se passe sur la place publique.

L’internet pour insulter

Alors que, sous d’autres cieux, l’Internet sert à stimuler des évolutions nombreuses, dans mon pays c’est plutôt un support profitant aux insultes et au culte de la personnalité. Les jeunes versent soit dans le fanatisme ou le tribalisme, soit dans la haine aveugle de l’adversaire politique. Malheureusement, l’Internet charrie toutes ces ordures qu’ils produisent. Ce recours à l’Internet est dû au fait que les médias classiques se ferment à l’expression plurielle des opinions, donnant l’impression d’être contrôlés par le pouvoir.

Une jeunesse manipulée, distraite et corrompue

Notre jeunesse est désespérée. Un désespoir qui fait d’elle le marchepied des politiques qui la manipulent et la divisent. On lui a enseigné ce que doit être un bon citoyen. Il faut être chantre des politiciens, « djaleloistes », pour être bon citoyen. Être flatteur, c’est cela « un bon citoyen » !

Voilà pourquoi la jeunesse ne cesse de louer Katumbi, qui avait promis de faire de Lubumbashi un autre Johannesburg. Elle adore Tshisekedi, même s’il n’a pas du tout fait émerger les jeunes, en cédant à l’un d’entre eux son poste, par exemple. Cette jeunesse glorifie Kabila, fermant les yeux sur sa dangereuse volonté de s’éterniser au pouvoir.

Et si les jeunes disaient non !

Dire non ? C’est une décision difficile ou facile – c’est selon ! Les web-activistes doivent dire non à la manipulation politicienne dont ils font l’objet. L’Internet n’a pas été créé pour s’insulter.

Ces jeunes qui écrivent sur Internet sont pourtant pleins de talents. Ils disent parfois des choses vraies, se montrent porteurs d’idées capables d’améliorer ce pays. Seulement, ils ne savent pas dire non et rompre. Dire non à servir de marchepieds ; non à se déchirer comme ils le font pour quelques billets d’argent. De l’argent qu’ils ne recevront pas lorsque les querelles actuelles seront passées.

Mais comment faire comprendre à ces jeunes que les plus forts ce sont eux et non ceux qui les corrompent ? Je voudrais qu’ils en prennent conscience et se prennent en charge.

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