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5 faits qui démontrent que les élections du 23 décembre sont mal parties

Le train des élections du 23 décembre a peut-être déjà démarré. Malheureusement, plusieurs incertitudes jonchent le parcours du processus. Exemple, le candidat de la majorité à la présidentielle n’est toujours pas connu, le fichier électoral présente des irrégularités, l’enrôlement des Congolais de l’étranger devient presque impossible…

Alors qu’il ne reste plus que six mois avant la tenue des élections, je vous présente cinq points qui démontrent que ces élections du 23 décembre sont mal parties.

1. Un fichier électoral sujet à caution

Ici, il faut laisser les chiffres parler. L’audit de l’OIF a révélé 16,6% d’électeurs enregistrés sans empreintes digitales. Si l’on ajoute à ce pourcentage, les 6 millions de doublons et de mineurs écartés par la Céni, on se retrouve avec près de 25% du corps électoral dont on ne sait s’il votera ou pas lors des élections du 23 décembre. 25% me semble beaucoup trop pour être pris à la légère. Sommes-nous prêts à organiser des élections où l’on ne sait  pas si ¼ du corps électoral pourra participer ?

2. L’enrôlement des Congolais de l’étranger enfin abandonné

Prévu du 1e juillet au 28 septembre 2018, l’enrôlement des Congolais de l’étranger semble ne plus être à l’ordre du jour. La Céni déclare ne plus être en mesure d’enrôler ces compatriotes vivant à l’étranger alors que cette opération est prévue au calendrier. Actuellement, l’option est celle de laisser carrément de côté les Congolais de l’étranger. Et même s’il faudrait les inscrire sur les listes électorales, comment pourrait-on le faire, sachant que la plupart d’entre eux détiennent une double nationalité ! La nationalité congolaise étant une et exclusive. C’est clair, comme certains candidats à la présidentielle, les Congolais de l’étranger pourraient bien être parmi les grands absents des scrutins de décembre. La balle est donc dans le camp de l’Assemblée nationale pour décider de leur sort.

3. L’introuvable dauphin de Kabila

Le président Kabila n’ayant plus le droit constitutionnel de se représenter aux élections de 2018, le temps est donc venu pour son camp de proposer son remplaçant. Curieusement, au lieu de désigner un dauphin, certains parmi les membres de la majorité présidentielle semblent opter pour un troisième mandat de Kabila. On en veut pour preuve ces affiches à Kinshasa, dont l’une collée au marché de Delvaux dans la commune de Ngaliema, sur la route Matadi avec cette inscription : « Notre candidat Joseph Kabila. » Quoi qu’il arrive, candidature de Kabila ou de son dauphin, on le saura de toutes les façons, car la Céni lance l’appel à candidatures pour les élections d’ici le 23 juin. Ils seront obligés de mettre à nu leur projet. Kabila sera-t-il son propre dauphin ? Nous devrions le savoir dans moins de 30 jours.

4. Le candidat unique de l’opposition

Qui sera le candidat unique de l’opposition ? C’est la question récurrente. Au départ, les opposants étaient tous ensemble, formant un front commun, regroupé dans des plateformes communes. Rassemblement, Dynamique de l’opposition, G7… Hélas, à l’approche des élections, les liens même les plus forts se sont défaits. Moïse Katumbi a formé sa propre plateforme électorale et a annoncé sa propre candidature à l’élection présidentielle. Felix Tshisekedi aussi a été investi candidat de son parti, l’UDPS. Même chose pour Martin Fayulu, Vital Kamerhe…

On peut dire que le projet de candidat unique de l’opposition laisse, petit à petit, la place aux intérêts privés. Quand bien-même tout le monde sait que l’option d’un candidat unique de l’opposition serait la seule chance pour battre la majorité, personne dans l’opposition n’est prêt à céder la place à l’autre, ni à soutenir la candidature de l’autre. Les « amours » entre Katumbi et Tshisekedi aux allures de « je te like, je te follow, je te dribble », accoucheront-elles d’un candidat unique ou d’une souris ?

5. Des campagnes électorales précoces

S’il ne faut s’en tenir qu’au calendrier, la campagne électorale ne peut avoir lieu que du 22 novembre au 21 décembre. Nous sommes donc encore à cinq mois de cette date. Malheureusement, les partis politiques semblent se précipiter. Le PPRD et l’AFDC par exemple, tous de la majorité présidentielle arborent allègrement leurs drapeaux sur les grandes artères de Kinshasa. Des drapeaux accrochés aux poteaux d’éclairage public. Sur le boulevard Lumumba, les avenues Bypass, Université ou encore la route Matadi, les drapeaux des partis politiques continuent à flotter, malgré l’interdiction faite par le ministre de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi. Notre classe politique refuse de patienter et d’attendre la période officielle de campagne électorale.

 


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