Ce n’est pas que désormais Joseph Kabila s’est incarné dans son successeur. Bien au contraire. Félix Tshisekedi a même eu ce qu’il voulait : déboulonner, selon son propre terme, la « kabilie », le régime très critiqué de son prédécesseur. Mais en matière électorale et de lutte contre l’impunité, beaucoup reste à faire.
Bien sûr, il faut vite citer le cas de Kamerhe. Le très éphémère directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a vu sa peine réduite en appel à 13 ans de travaux forcés, contre 20 en première instance par un tribunal de Kinshasa.
De Kamerhe à Matata, bravo Tshisekedi…!
L’affaire de détournement des fonds destinés aux projets dits de 100 jours au début du mandat de Félix Tshisekedi a suscité beaucoup d’espoir pour ceux qui l’attendaient sur la lutte contre l’impunité et les malversations financières. Il y a eu aussi la chute de la machine FCC, le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila. Ce FCC qu’on croyait inébranlable, et dont les actions narguaient publiquement le nouveau président.
Puis, les nouvelles affaires dont celles dans lesquelles se trouve empêtré l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila : Augustin Matata Ponyo. Il y a de quoi admirer le courage de Félix Tshisekedi et d’arguer qu’il poursuit l’œuvre de déboulonnement de la kabilie. Un système, beaucoup le disent, très plongé dans de nombreux crimes économiques et de droits humains.
Mais pourquoi seulement côté FCC ?
Cependant, tout le monde a vite constaté aussi que le système Tshisekedi qui prend forme de plus en plus, n’est pas très exemplaire sur les mêmes matières. Des proches, parfois très proches même du président, ont été mis en cause sans que l’on ne montre, publiquement comme c’est le cas pour les affaires de l’ancien régime, comment ils ont été blanchis pour qu’ils continuent à circuler très librement comme on le voit.
Le système Kabila, lui aussi, procédait de la sorte. Les méchants, les voleurs des deniers publics, les rebelles… c’était toujours parmi les gens qui n’étaient pas en odeur de sainteté avec le président ou avec ses puissants lieutenants.
Il était même d’ailleurs risqué de les dénoncer à visage découvert. Il semble que cela se réalise de plus en plus aujourd’hui. Vous voulez des exemples ? Des détournements rapportés au ministère de la Santé, notamment à l’époque du ministre Eteni Longondo ; des détournements également des soldes des militaires, des cas de brutalité perpétrés par des membres du parti présidentielle…
La suite de ce billet, très bientôt !
*Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse. Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence suédoise de développement international (ASDI), de l’USAID, du gouvernement suédois et du gouvernement des États-Unis.