Malgré l’évolution de la société kasaïenne ces dernières années, la femme du Kasaï est encore victime de préjugés sur son lieu de travail. A Mbujimayi, beaucoup pensent que les femmes qui travaillent sont infidèles et de mœurs légères. C’est pour déconstruire ces préjugés que Habari RDC, a organisé sa campagne #TogetherWeSpeak sur le thème : « Briser les préjugés sur la femme kasaïenne en milieu professionnel. »
Dans la culture kasaïenne, la femme est souvent reléguée au second plan. Il n’est pas rare d’entendre des propos du genre : « La place de la femme, c’est à la cuisine. » Lors du débat de cette campagne Speak à Mbujimayi, un des participants a même soutenu que « la femme n’a pas été faite pour travailler, mais plutôt pour aider l’homme à la maison. Elle doit s’occuper de l’éducation des enfants et d’autres tâches de la maison. Le cas contraire ce n’est plus une femme. » Hélas, cet homme n’a pas d’yeux pour voir que l’économie même du Kasaï dans l’ensemble – surtout le secteur informel – est portée par la femme. C’est elle qui va au champ, au marché, on la retrouve dans le petit commerce, les coopératives… Bref, c’est la femme qui nourrit la province.
Aujourd’hui, les femmes kasaïennes sont de plus en plus révoltées par des pratiques et croyances conservatrices qui les méprisent et les discriminent dans la société et en milieu professionnel. Notre campagne Speak a été pour elles une occasion toute trouvée pour s’exprimer et dénoncer les préjugés dont elles sont victimes. « Qu’est-ce que les hommes ont que les femmes n’ont pas ? Nous avons les mêmes diplômes et les mêmes compétences. Pourquoi l’homme doit travailler et pas la femme ? », interroge Nathalie, une étudiante. Berthe Kaniki d’une ONG de défense des droits des femmes explose : « Vous les hommes, vous vous opposez au travail de la femme parce que vous pensez qu’elle se prostitue à son boulot, mais c’est ce que nous les femmes nous pensons aussi de vous ! Dans ce cas, personne ne devrait travailler ! Alors je dis, les hommes sachez ceci : une femme si elle veut se prostituer, même à la maison elle peut le faire ! »
Respect mutuel
Le débat était tellement houleux, que Madame Agaisha, représentante du chef de bureau de la Monusco au Kasaï-Oriental est intervenue pour partager son expérience vécue dans son pays le Mali : « Ecoutez-moi chers amis! Moi et mon mari, nous nous entraidons. Si moi, je suis au travail, il reste faire le nécessaire. Et cela vice-versa. Quand on s’aime, on ne peut pas se prêter de mauvaises intentions. »
Un des temps forts de cette rencontre aura été le message sur le respect de la femme en milieu professionnel à travers une pièce théâtrale du célèbre humoriste local Samy Debanglof. La scène était riche en enseignement. Un père très conservateur habitant au village, mais ne sachant pas que les cadeaux, les costumes, et les biens de valeur qu’il recevait tout ce temps, venaient du travail d’une femme, en l’occurrence la femme de son fils. Et ce n’est que quand son fils lui révèle qu’il a changé d’avis et commencé à tolérer le travail de la femme.
Par la musique, le jeune chanteur Max Ngoyi a émerveillé l’assistance avec une chanson louant le courage de la femme kasaïenne. « Elle mérite notre respect ! », reprenait-il dans le refrain. Terminons par ces propos de la blogueuse Heidi Kabuya, avocate au barreau de Mbujimayi : « Le travail permet à la femme de s’assurer une indépendance financière pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, en cas de veuvage ou d’inaptitude professionnelle de son mari. Si l’emploi du mari n’est pas à temps plein, le salaire de la femme permet de combler les déficits du budget familial et de faire face aux périodes difficiles. »
J’aime cet article de Placide , mon collègue pasteur de DIEU.
Salut chérés compagnons de lutte sur le respte de la femme en milieu professionnel nous suggérons d’étendre cette campagne dans d’autre province et a de fois, organise aussi des activités de plaidoyer sur la situation de la femme kasaïenne c’est me FELICIENNE MBEMBE coordonnatrice de l’association des femmes juriste congolaise à Tshikapa