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Fermeture de l’ambassade de la RDC au Rwanda : quelles conséquences pour les Congolais ?

Décidé suite à la détérioration de la situation sécuritaire entre les deux pays, le rappel de l’ambassadeur de la RDC en poste au Rwanda, ainsi que la fermeture de l’ambassade rwandaise à Kinshasa, pourrait avoir des conséquences néfastes sur la circulation des personnes et des biens dans la région, particulièrement pour nos compatriotes de l’Est.

Avec cette rupture de relations diplomatiques, les citoyens congolais vivant au Rwanda ne disposeront plus de services consulaires essentiels, notamment, le renouvellement des passeports, ainsi que d’autres services administratifs. Car, bien qu’il suffise de détenir un laissez-passer de la CIRGL (Conférence internationale pour la région des grands lacs) pour circuler dans la région, de nombreux obstacles administratifs vont perturber le commerce et les activités transfrontalières dont dépendent de millions d’habitants de la région. Les économies étant fortement interdépendantes. De quoi affecter non seulement les échanges commerciaux, mais aussi les résidents congolais travaillant en RDC, mais vivant au Rwanda.

Gisenyi par exemple, ville dortoir située en face de Goma, perdrait sa position privilégiée. En effet, cette ville rwandaise accueille une bonne partie de Congolais qui y vivent en raison de l’attractivité des loyers et de bonnes conditions de vie et de sécurité. Avant la rupture des relations diplomatiques, se loger à Gisenyi était devenu un calvaire suite au réajustement des heures de fermeture de la frontière ramenées à 15 heures. Imaginez, vous vous rendez le matin pour travailler à Goma et vous devez interrompre le travail avant les 8 heures de service règlementaires pour passer la frontière et rentrer à Gisenyi ?

Les entreprises seront dès lors, confrontées à des tracasseries administratives accrues. Elles verraient leurs coûts logistiques augmenter, entrainant de facto, une hausse des prix des produits de première nécessité transitant entre les deux pays.

Sur le plan régional, ces tensions affaibliront considérablement la chaîne d’approvisionnement avec d’autres pays membres de la CIRGL, comme l’Ouganda et le Burundi. Ce qui aura pour conséquence d’encourager les échanges informels et le commerce illégal. Une contrebande dont les groupes armés pourraient profiter pour financer leurs activités.

Au-delà de son aspect symbolique, les répercussions de cette escalade sur la mobilité des personnes et les échanges économiques resteront profondes. L’impact social, lui, sera exacerbé par des divisions entre les peuples. Dans une région déjà fragilisée par des conflits, il faudra beaucoup de temps pour guérir les plaies qui alimentent l’instabilité en RDC.

 

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