Les services de sécurité de la RDC tiennent à arrêter le député Ne Muanda Nsemi chef spirituel de la secte politico-religieuse Bundu Dya Kongo (BDK). Cette situation fait suite à un affrontement il y a quelques jours entre l’armée et les adeptes de cette secte à Kinshasa.
L’armée a investi les abord de la résidence du député. Pas d’entrée, pas de sortie. Pourtant, plus de deux-cents personnes, femmes et enfants, sont bloquées dans cette résidence depuis plusieurs jours. Mademoiselle Nsemi, fille du chef Ne Muanda Nsemi livre ici son témoignage à Habari RDC.
Habari RDC: La résidence de Ne Muanda Nsemi est-elle toujours prise en otage ?
Nsemi : La résidence reste encerclée et plus de cinquante familles sont privées d’eau, d’électricité et de nourriture. Il y a des enfants innocents et des femmes à l’intérieur de la concession. Que deviendront-ils car l’affaire ne semble pas se terminer ? De notre coté, les militants sont loin de lâcher du lest tant que les soldats armés jusqu’aux dents continuent à les encercler.
Et si les militaires décidaient d’attaquer la maison ?
Ce serait le début d’une guerre rangée en pleine ville de Kinshasa. Nous nous préparons à réagir contre toute forme d’attaque qu’ils oseront diriger contre notre mouvement. Nous sommes prêts à nous défendre. Nous sommes plus que déterminés et ils savent de quoi nous sommes capables. Notre force dissuasive reste secrète. Peu importe les types d’armes qu’ils utiliseront. La seule chose que nous exigeons, c’est qu’ils libèrent notre maison et nous laissent en paix.
Par ces fortes déclarations, à quoi vous attendez-vous ?
Cette situation n’est pas la première, elle est déjà arrivée plus d’une fois. Nkaka (Ne Muanda Nsemi) a toujours présenté ses opinions politiques, mais cette fois, ils sont allés plus loin et ont attaqué notre résidence en pleine journée, avec des armes lourdes. La résidence est encerclée à l’heure où nous nous parlons.
Ne pensez-vous pas que la meilleure solution pour Ne Muanda Nsemi est de se rendre ou de prendre le chemin de l’exil ?
Exil ? Pour aller où et pourquoi ? Il n’est pas lâche pour fuir. Le Congo est un État démocratique ; la dictature n’a plus sa place. Est-ce la meilleure solution que de s’attaquer à notre résidence ? Et cela, contre notre mouvement politico-religieux qui ne possède même pas une arme de guerre ? Trouvez-vous cela normal ? S’ils pensent arrêter Ne Muanda Nsemi, bien bonne chance pour eux !
N’est-ce pas curieux que les Né Kongo dans leur majorité ne soutiennent pas le leader de Bundu Dya Mayala ?
Qu’ils le soutiennent ou pas, il n’en a pas besoin. Nous bâtissons notre confiance en Dieu, et en son peuple qui est la force de notre mouvement. Mon père a une forte base, dans la population.
Quel est le nombre exact d’enfants et de femmes qui sont « otages » ? Comment sont-ils nourris et par qui ?
C’est une situation traumatisante pour les mineurs, mais comment les faire sortir de là ? Et pour les emmener où ? La solution revient au pouvoir en place. Il faut libérer le quartier. Même la Monusco a essayé mais cela n’a pas été possible. Il y a beaucoup d’enfants et certains sont accompagnés de leurs parents. Nous comptons plus de cinquante familles qui vivent dans la parcelle, donc plus de deux-cents personnes, voilà pour vous donner une idée.
Ce sont des otages que l’armée détient dans leur propre pays et ils accusent mon père d’être responsable de cette situation. Entre une armée qui vous empêche tout mouvement et des fidèles qui réclament la liberté qui prend l’autre en otage ?
Avec cette situation, comment vivent vos voisins dans le quartier ?
Le comble, ces soldats ont transformé le quartier en un lieu de « shida », (les affaires secrètes). Les paisibles citoyens qui passent par là à des heures tardives sont leurs victimes. Ils extorquent leurs biens : sacs, argent, téléphones, et autres biens de valeurs. Ils créent l’insécurité dans le quartier et finiront par nous faire porter la responsabilité de toutes ces bavures !
Votre mot de la fin sur ce dossier ?
Je suis avant tout la fille du chef spirituel de BDM, et militante du parti. Je réclame une seule chose : que l’armée libère notre maison et laisse nos militants libres, surtout ces enfants qui sont pris en otage par ceux qui piétinent toute liberté, qui les privent de nourriture, d’eau et d’électricité.
le pouvoir arrête le pouvoir. Personne n’est venue pour rester éternellement au pouvoir. Le présent est trompé mais la conscience éduque. Quand on sait qu’on finira par partir, même par les caprices naturelles, on se doit le devoir de considérer les autres quelque soit son rang ou sa position sociale.
vous serez gardez et protégez par le même pouvoir.
si quelqu’un ne sait pas remplir sa mission primaire, il est plus qu’un malade qui refuse de manger après avoir pris le médicament. toutefois,
le produit même finira par lui dire ce qu’il fait plus tard.
On arrête le coupable et non les innocent. Pire encore les femmes et les enfants.