À Goma, ce sont plus de 130 femmes qui bénéficient des soins, en rapport avec cette maladie avec en première ligne, l’hôpital « Heal Africa ». Les femmes qui en souffrent, sont stigmatisées et rejetées par leur entourage, comme le témoigne « Furaha » (emprunt), une femme abandonnée par son mari, trouvée dans les locaux de l’institution sanitaire.
Elle peint un tableau macabre des souffrances lui infligées par la fistule obstétricale, elle qui avait perdue sa qualité de vie, suite à la fuite d’urines qu’elle ne pouvait plus contrôler, dans un milieu hostile, des gens habitués à stigmatiser celles qui contractent ce mal. « Cette maladie m’a valu le rejet et l’abandon de la part et de mon mari et de certains membres de ma famille », témoigne-t-elle à visage découvert, comme pour affronter le regard de ceux qui l’ont rejetée. »
La suite est terrifiante : « Ils disaient ne pas pouvoir supporter notamment les odeurs de mes urines, qui sortaient sans que je ne puisse les contrôler. »
Cette pathologie « oubliée », fait pourtant du mal aux femmes qui n’ont rien fait d’autre que d’aimer, puisqu’elles la contractent en donnant la vie, c’est-à-dire au moment de l’accouchement. Il s’agit d’une communication entre le vagin et la vessie ou le rectum, due le plus souvent, à une erreur obstétricale.
Le plus dramatique avec elle, c’est la fuite d’urines ou des matières fécales qu’elle provoque chez ces femmes incapables de tout contrôle. Ce qui malheureusement, cause stigmatisation et rejet, de la part d’une société moins éduquée, quant à son rôle, dans le soutien des personnes atteintes par ce mal. S’il y en a qui comme Furaha, repartent de bon pied, beaucoup sont frappées de culpabilité, pour un mal qu’elles n’ont pourtant pas causées, à cause d’un regard-juge de la société, qu’elles doivent affronter au quotidien.
Suivez en intégralité son témoignage dans cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=sUgsi1j6pPY