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Sauvée de l’humiliation grâce au soutien de son mari

Souffrant d’une des maladies les plus taboues qu’une femme puisse contracter, Christine s’est relevée. Désormais, c’est une ardente fille d’une vingtaine d’années qui vient de vaincre une fistule obstétricale survenue au cours de la naissance de son bébé. Le plus courageux, c’est qu’elle doit sa guérison au soutien de son mari, alors que les autres proches ne la supportaient plus.

« En 2014, j’ai fait un accouchement qui a mal tourné. Il s’est terminé par une césarienne. Une fistule s’était malheureusement créée, en donnant la vie », relate Christine. Elle ne sortait plus de la maison, humiliée par cette lésion qui la couvrait des odeurs insupportables de ses urines. Chez les femmes atteintes, la fistule obstétricale a pour conséquence l’incontinence des femmes. Christine ajoute : « J’étais tout le temps mouillée par les urines, c’était difficile de me déplacer. Je voyais ma vie s’arrêter là, en plus de mon exclusion par mes proches et par la société. J’étais devenue insupportable et vivre n’avait plus aucun sens pour moi. »

Comme Christine, plusieurs victimes de fistule obstétricale perdent le goût de vivre. La ville de Lubumbashi a la chance d’avoir un établissement sanitaire privé spécialisé dans la prise en charge de ce problème. C’est la Clinique Beniker, la plus connue pour tout l’ancien Katanga, peut-être même pour tout le sud de la RDC. C’est là que j’ai rencontré Christine. « Après l’opération chirurgicale, je me sens guérie. J’ai retrouvé ma joie de vivre », confie-t-elle. Un succès que la jeune dame partage avec son époux qui ne l’a pas quittée dans cette dure épreuve.

Un mari compatissant soulage

Christine a recouvré sa santé grâce au réconfort de son époux. Laurent Benga était là à l’aider à rejoindre Kinshasa, ou Kashobwe, une localité plus au sud du Haut-Katanga, pour vaincre ce handicap. C’est un exemple de courage et surtout de fidélité et d’amour masculins rarement reconnus en RDC. Aimer, Laurent Benga sait le dire par des actes, reconnaissons-le ici. « Quand on s’engage dans une relation de mariage, c’est pour toute la vie, quelles que soient les difficiles situations qui arrivent. Il n’est pas bon d’abandonner sa conjointe. Je me sentais tellement affecté, mais j’ai subsisté avec la mère de mes enfants, et ensemble on a eu la voie de sortie », explique-t-il.

Toute femme peut souffrir d’une fistule à la suite d’un accouchement. Elle arrive parfois à cause d’une grossesse précoce, avant l’âge de 18 ans pour la mère. Ou encore, des grossesses tardives, après 35 ans. Mais la fistule est guérissable, grâce à la chirurgie réparatrice qui efface la lésion.

Un mal que l’on peut soigner

Notre société, très ancrée dans des stéréotypes et idées reçues, marginalise les femmes atteintes de ce problème de santé. Certaines sont accusées d’infidélité, la maladie étant alors vue comme un châtiment divin ou des ancêtres. D’autres sont accusées de sorcellerie. Tout cela les enfonce dans la dépression et parfois les précipite vers la mort.

Mais docteur Elysée Byamungu, médecin traitant de Christine et directeur de la Clinique Beniker, assure qu’après le traitement médical, si la patiente respecte les conditions dictées, le changement sera perceptible en l’espace de dix jours. Il a ainsi sauvé le quotidien de nombreuses femmes du Katanga, des couples aussi, comme celui de Christine et Laurent.

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