Crédit : droit tiers
article comment count is: 0

Le FPI et la promotion des industries : quel impact au Kasaï-Oriental ?

Comme son nom l’indique, le Fond de promotion de l’industrie (FPI) a pour mission la promotion de l’industrie en RDC. Or depuis plusieurs années, au Kasaï-Oriental, le FPI n’a pas réussi à faire émerger les industries locales. Pour preuve, la province a connu un arrêt quasi-total de productions de quelques rares industries qui existaient : Biopharco, Brasimba Lukelenge, Sogakor, etc.

À propos de la Sogakor (Société des boissons gazeuses du Kasaï-Oriental), l’usine et toutes ses dépendances ont été attribuées au FPI par une décision de la Cour d’appel de Mbujimayi  pour non-remboursement de prêts d’investissement obtenus du FPI entre 2003 et 2012. Certains établissements commerciaux appartenant aux hommes d’affaires locaux font également face à un recouvrement forcé de créances du FPI avec comme conséquence probable la confiscation de leurs propriétés immobilières.

Pour tout le Kasaï-Oriental, le seul projet palpable des investissements du FPI c’est le Domaine agro-industriel et pastoral de la N’sele (Daipn-Lukelenge) relancé en 2019 quelques mois après l’arrivée du président Félix Tshisekedi au pouvoir. Daipn verse sur le marché de Mbujimayi des œufs et des poulets. Seulement voilà, leur coût à la vente est jugé très élevé par rapport au pouvoir d’achat des consommateurs. Si bien que la population ne sent pas l’utilité du Daipn.

Financer les infrastructures en lieu et place des industries ?

Apparemment, le FPI préfère désormais financer les infrastructures, laissant mourir les industries locales qu’il est censé promouvoir.  Aujourd’hui le FPI est activement impliqué dans la construction d’infrastructures publiques au Kasaï-Oriental. C’est notamment les écoles : Institut Kalenda-Mudishi, du 04 janvier et une école dans le territoire de Kabeya-Kamuanga ; les hôpitaux généraux de référence : Saint Jean Baptiste de Kansele et de la Muya) ; le port fluvial de Ndomba sur la rivière Lubi ; une centrale photovoltaïque à Tshipuka et une centrale hydroélectrique à Tshibasa. Il y a aussi un projet de pisciculture sur les rivières de l’espace Kasaï.

Ces projets coûtent des millions des dollars.  Et dès qu’ils seront terminés, leur gestion sera sans aucun doute sous le contrôle du FPI en vue de récupérer les fonds qu’il a investis. Les écoles publiques pourraient être exemptées en raison de la gratuité de l’enseignement de base prônée par le chef de l’État.

Je me pose une question : peut-on réellement espérer la pérennité de ces projets alors que depuis près de 30 ans le constat est que le FPI n’a fait prospérer véritablement aucune industrie au Kasaï-Oriental ?

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion