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#Francophonie : et si on intégrait plus de mots congolais au français ?

On célébrait les 50 années de la Francophonie la semaine du 20 mars dernier. Le français est un, certes. Mais à part celui parlé en France, centre de diffusion de la langue, il existe des français régionaux reconnus par la francophonie. C’est le cas des français belge, suisse ou canadien. Et le français congolais, quand aura-t-il le mérite qui lui revient ?

Je pense qu’on parle peu du parler français congolais. Pourtant c’est aussi du Congo et des langues congolaises que le français se nourrit et s’enrichit. Comme les mots chikwangue, cet aliment à base de manioc fermenté ou encore ligablo, petit commerce. Comme les mots catcheur dont la définition au Congo est celle d’un enseignant qui donne souvent de mauvaises notes. Ces mots apparaissent déjà dans plusieurs dictionnaires.

Je sais que la seule institution habilitée à introduire des nouveaux mots est l’académie française, mais aussi le ministère français de la culture qui les reçoit et publie au journal Officiel de la France. Mais cela n’empêche pas les régionalismes et vraiment, dans cela, le Congo excelle !

Ces régionalismes qui ont, eux, reçu plus d’échos en français

En linguistique, le régionalisme est identifiable par la différence qu’il présente par rapport à ce que prévoit la variété standard de la langue.

Ainsi, il existe :

  • Le français belge : le nombre 70 se dit et se lit septante au lieu de soixante-dix en standard.
  • Le français canadien : le repas habituel du soir s’appelle souper au lieu de dîner en standard.
  • Le français suisse : le nombre 80 est dit « huitante », au lieu de quatre-vingts, en standard.

Le français congolais a le mérite d’exister

Dire que la RDC est le plus grand pays francophone du monde (par sa population) sans reconnaître à sa juste valeur, le français congolais est une injustice, je trouve.

Il y a certains termes que les intellectuels congolais emploient paisiblement sans que le français ne les reconnaisse à leur sens congolais. Je peux citer :

  • Bazooka : pour désigner le chewing-gum. En français standard, il n’a qu’un seul sens : arme anti-char.
  • Bata : pour désigner le ballon de Baudruche, quand le français standard ne lui attribue que le sens d’une marque de chaussures.
  • Perpète : le français ne reconnaît même pas le mot, même si certains dictionnaires et le langage courant influencé par la culture populaire et le cinéma lui donnent le sens de peine à perpétuité. Pourtant les Congolais l’utilisent pour désigner le mocassin, une sorte de chaussure.
  • Jeu de six : pour qualifier le jeu de dé alors que le français standard ne reconnaît pas le terme.

Chère Francophonie, rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu et au Congo son français.

 

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