Depuis quelques temps, on enregistre un mécontentement parmi les opérateurs économiques du Kasaï-Oriental. Ils se plaignent de la hausse du taux des péages sur les routes de la province.
Le gouvernement provincial a fixé les tarifs de la manière suivante : à chaque entrée ou sortie de Mbujimayi, une voiture paie 7 000 FC. 15 000 FC pour un muni bus. Une camionnette paie 40 000 FC, tandis que tout engin lourd, notamment les gros camions doivent payer chacun 70 000 FC. À noter que ces différents prix sont le double des prix antérieurs.
Une mesure impopulaire
Les commerçants, les camionneurs et autres usagers du transport routier rejettent catégoriquement cette taxation. De son côté, la population craint que cette hausse du taux de péage n’entraîne par effet dominos la hausse des prix des biens de première nécessité sur les marchés de Mbujimayi.
La même inquiétude est partagée par la section provinciale de la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Elle dit n’avoir pas été consultée par les autorités pour appliquer ce réajustement du taux de péage. Selon le président provincial de la FEC, Dominique Ilunga, le climat des affaires et la crise économique actuelle au Kasaï-Oriental ne sont pas propices à de telles augmentations de taxes.
Le gouvernement provincial se justifie
Pour le ministre provincial des Finances, Placide Mukendi, l’augmentation du taux de péage vise à mettre le Kasaï-Oriental au même niveau que d’autres provinces. Cet argument ne convainc personne, dans la mesure où le ministre semble oublier que les autres provinces auxquelles il fait allusion ont plus de moyens que le Kasaï-Oriental.
D’habitude, le gouvernement de Ngoyi Kasanji soutient que le taux des taxes et impôts en vigueur à Mbujimayi est de loin clément par rapport à la taxation dans d’autres provinces.
Appel à lever la mesure
La Société civile du Kasaï-Oriental se demande où vont tous ces fonds issus des taxes, étant donné que la province est toujours très pauvre. Le chômage bat son plein, les routes de desserte agricole se dégradent, etc.
Dans un communiqué de presse rendu public à Mbujimayi, Rose Mbuyi présidente de la Société civile, forces vives du Kasaï-Oriental, exige la levée immédiate de cette mesure d’augmentation du taux de péage.
Pour la Société civile, il est inacceptable qu’en cette période où Mbujimayi est frappé de plein fouet par la crise économique, le gouvernement ne se gêne pas d’ajouter un fardeau supplémentaire sur le dos des opérateurs économiques. Comme pour dire : « Je m’en fous ! ».
Les commerçants quittent la province
La multiplicité des taxes et impôts est l’une des raisons principales de l’exode de plusieurs opérateurs économiques de Mbujimayi vers d’autres coins du pays, notamment Lubumbashi et Kinshasa. Beaucoup de petits commerçants sont partis, affirmant fuir les tracasseries fiscales à Mbujimayi.